L'épidémie de variole du singe continue d'inquiéter en France, en Europe et partout dans le monde, alors que le nombre de cas confirmés continue d'augmenter considérablement. Que sait-on de cette maladie ?
Symptômes, diagnostic, traitements, vaccins... Que sait-on de la variole du singe, qui continue lentement mais sûrement de se propager en France et en Europe ? Une maladie qui ne tue pas certes, ou dans de très rares cas, mais qui peut tout de même prendre des formes graves.
Symptômes
Si certains malades n'affichent que quelques symptômes classiques comme la fièvre et une fatigue inhabituelle, d'autres souffrent de maux de tête et douleurs musculaires aiguës, mais aussi de ganglions lymphatiques enflés et douloureux au niveau de la mâchoire, du cou ou de l'aine.
Mais le symptôme qui caractérise la variole du singe, ce sont surtout les fameux boutons, sortes de lésions cutanées et muqueuses, qui peuvent tout bonnement recouvrir tout le corps, y compris les zones – très douloureuses – génitales, anales et buccales.
A noter que si ces symptômes sont variables d'un malade à l'autre, tous finissent par ne plus avoir de boutons, qui – après quelques jours ou semaines – finissent par cicatriser et tomber. A noter enfin qu'une personne positive est contagieuse jusqu'à cicatrisation complète.
diagnostic
En Europe, faire le diagnostic de la variole du singe peut s'avérer assez compliqué, dans la mesure où certains ressemblent sensiblement, selon les autorités sanitaires, à certaines infections sexuellement transmissibles.
De fait, la variole du singe n'est donc uniquement suspectée qu'après un contact avec un cas confirmé ou probable, qu'après un retour d’un voyage dans un pays d’Afrique où le virus est endémique, ou lorsque la personne a plusieurs partenaires sexuels.
Pour le médecin, il s'agira donc d'exclure toutes les maladies à éruption cutanée comme la varicelle, le syndrome pieds-mains-bouche, un zona, la rougeole, les infections bactériennes cutanées, la gale, la syphilis, l'herpès, les réactions cutanées des allergies.
Sachant que la variole du singe peut être confirmée à l'aide d'un test PCR. Celui-ci est utilisé par prélèvement cutané (biopsie ou écouvillon) ou nasopharyngé si la personne à une poussée éruptive dans la bouche ou la gorge.
traitements
Seul un traitement des symptômes, par exemple pour stopper la fièvre ou calmer les démangeaisons, est en général nécessaire, alors que la maladie guérit le plus souvent spontanément, après deux à trois semaines en moyenne. Davantage pour les cas les plus sévères.
Dans ce cas, les lésions sont parfois très douloureuses et peuvent nécessiter la prise d'anti-douleurs voire une hospitalisation. Pire, chez certaines personnes, de complications comme la surinfection des lésions cutanées ou des atteintes respiratoires, digestives, ophtalmologiques ou neurologiques peuvent survenir.
Au besoin, certains médicaments antiviraux comme le tecovirimat, conçus notamment contre la variole, peuvent être utilisés. Les cas graves concernent plus souvent les enfants, les femmes enceintes, les immunodéprimés. Aucun décès n'a été signalé à ce jour en Europe ou aux Etats-Unis.
Attention surtout à ne pas gratter les boutons, au risque de se réinoculer le virus, ou de garder de vilaines cicatrices. Il est également de les couvrir pour limiter ces risques, et d'utiliser un préservatif au moins douze semaines après la guérison.
vaccins
Du côté de la vaccination, une dose anti-variolique de troisième génération – commercialisée par la société danoise Bavarian Nordic – peut être administrée aux adultes, soignants compris, après un contact à risque mais aussi à titre préventif.
Dans certains pays – comme c'est le cas en France mais aussi aux Etats-Unis et au Royaume-Uni – une vaccination préventive peut être proposée aux groupes les plus exposés au virus, dont les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes.
A Paris, un centre de vaccination XXL vient d'ouvrir ce mardi 26 juillet dans le 13e arrondissement. La vaccination s'effectue avec deux doses, espacées d'au moins vingt-huit jours, sauf pour les personnes vaccinées contre la variole dans leur enfance, qui n'ont besoin que d'une dose.
Ces vaccins n'apportant pas une protection immédiate ni totale, les autorités sanitaires invitent à rester prudents après leur injection. Voire à faire une troisième dose pour les immunodéprimés. Enfin, quelques effets secondaires sont à noter, comme des maux de tête et de la fatigue.