Alors que la présence sur le territoire de délinquants étrangers fait débat, après l’agression subie par des policiers à Lyon, Gérald Darmanin a défendu son bilan sur le sujet.
«Notre main ne tremble pas». Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a assuré ce mardi matin que ses services progressent dans leur capacité à expulser de France les délinquants étrangers. Plus de 2.700 l’ont été en deux ans.
Remise au centre du débat à la suite des violences commises contre trois policiers à Lyon, la semaine dernière, la problématique des personnes n’ayant pas la nationalité française et qui commettent des délits ou crimes sur le territoire veut être prise à bras le corps par le gouvernement.
Alors qu’Emmanuel Macron s’était engagé à ce que les Ordonnances de quitter le territoire français (OQTF) soient appliquées à 100 %, Gérald Darmanin a fait valoir sur RTL que des progrès avaient lieu depuis son arrivée à l'Intérieur.
2.751 expulsions en deux ans
«Depuis deux ans, 2.751 étrangers délinquants ont été expulsés, 770 comme responsables de trafic de stupéfiants, 900 pour violences conjugales», a présenté le ministre de l’Intérieur.
Son ministère a ensuite apporté des rectifications aux chiffres : les auteurs d’atteinte aux personnes (violences intrafamiliales, infractions sexuelles…) représentaient 35 % des expulsés (environ 960 individus), les auteurs de trafics de stupéfiants 25 % (autour de 690 personnes) et 770 étrangers renvoyés du territoire étaient connus pour des faits de radicalisation.
Gérald Darmanin a toutefois admis que des améliorations sont à apporter dans ce domaine. C’est pourquoi il a assuré qu’une loi serait présentée en septembre prochain, pour lever les obstacles législatifs permettant aux délinquants étrangers de rester en France, malgré leurs condamnations.
Il a aussi expliqué qu'en matière d'éloignement de délinquants étrangers, la France n'expulsait pas vers des pays où la guerre a lieu, comme la Syrie ou l'Afghanistan.
Le ministre a également abordé le thème, plus large, des expulsions de personnes en situation irrégulière. «Au premier semestre (2022), on a augmenté de 25 %» les expulsions, avec 9.685 sorties du territoire (éloignements forcés et aidés), a-t-il été indiqué. «On a augmenté de 50 % vers certains pays du Maghreb et d'Afrique», a-t-il poursuivi.