Après avoir rencontré 21 élus corses à Paris ce jeudi, le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, se rend aujourd'hui sur l'île de Beauté.
«Nous sommes prêts à aller jusqu'à l'autonomie» pour la Corse, avait lancé Gérald Darmanin, en mars dernier. A l'époque, l'île était traversée par de vives tensions liées à l'agression mortelle d'Yvan Colonna. Dans ce contexte et en raison des élections présidentielle et législatives, les discussions avaient été suspendues... jusqu'à aujourd'hui.
Le ministre de l'Intérieur doit en effet se rendre en Corse aujourd'hui vers 9h, et y rester jusqu'à demain. Gérald Darmanin a notamment prévu de rencontrer les élus de Haute-Corse et d'assister à une réunion avec les services de l'Etat concernant la lutte contre la criminalité organisée. Des échanges avec des étudiants et des producteurs locaux ont également été organisés.
La parole de l'Etat «engagée»
Cette visite intervient au lendemain de la venue, à Paris, d'une délégation de 21 élus de l'île. Jeudi, neuf représentants de l'Assemblée de Corse, à savoir la présidente autonomiste, Marie-Antoinette Maupertuis et deux personnes pour chacun des quatre groupes politiques, ont rencontré Gérald Darmanin. Ils étaient accompagnés de Gilles Simeoni, président autonomiste du conseil exécutif, de quatre députés insulaires, des deux sénateurs et du député européen corses, des présidents des associations des maires de Haute-Corse et de Corse-du-Sud ainsi que des maires d'Ajaccio et de Bastia.
Cette réunion aurait dû avoir lieu en avril, mais elle avait été reportée en raison des élections et des violences survenues à Ajaccio. Pour Marie-Antoinette Maupertuis, l'objectif est d'ouvrir «un processus de discussions à vocation historique pour mettre en place des évolutions institutionnelles [...] avec en ligne de mire, en tout cas pour ce qui concerne la majorité nationaliste, une demande d'autonomie».
Pour rappel, lors d'une précédente visite en Corse en mars dernier, Gérald Darmanin avait cosigné un document avec Gilles Simeoni. Ce texte avait pour vocation de formaliser, à l'écrit, ses discussions avec les élus autonomistes corses, afin d'«engager la parole de l'Etat».
Le document précisait notamment que le «périmètre» des différentes réunions organisées à ce sujet couvrirait «l'ensemble des problématiques corses, sans exclusive», dont «l'évolution institutionnelle vers un statut d'autonomie qui reste à préciser». Deux «principes intangibles» étaient toutefois rappelés, comme des lignes à ne pas franchir : «la Corse dans la République et le refus de créer deux catégories de citoyens».