Un an après le décès d'Emma, âgée de 24 ans, alors qu'elle circulait à vélo sur le pont d'Issy-les-Moulineaux (92) le 21 juillet 2021, ses parents sont venus se recueillir sur le vélo blanc désormais déposé là, en souvenir. Ils dénoncent «l'inaction passée».
Recueillis sur les lieux du terrible accident qui a coûté la vie à leur fille de 24 ans il y a un an jour pour jour, les parents d'Emma ont également fait part de leur souhait de voir les choses bouger, ont évoqué «l'urgence d'agir et de protéger les personnes vulnérables».
«On ne peut plus rien contre l'inaction passée»
«On ne peut plus rien pour Emma, fauchée à un carrefour reconnu dangereux depuis des années. On ne peut plus rien contre l'inaction passée pour sécuriser la zone [...] Mais on peut encore faire quelque chose, aujourd'hui, demain», ont-ils écrit dans une lettre adressée au maire de Boulogne, Pierre-Christophe Baguet.
Selon eux, des «propositions» ont en effet été mises «sur la table», et espèrent que le maire de la ville, «père de famille nombreuse», va comprendre «l'urgence de protéger les personnes vulnérables, piétons et cyclistes, qui pourraient être vos enfants ou les petits enfants que nous n'aurons jamais».
Depuis l'accident, rien n'a changé, excepté 4 plots rouges installés en angle droit en lieu et place de ce carrefour jugé particulièrement dangereux. Là, les automobilistes qui s'engagent sur le quai du Point du Jour sont désormais obligés de prendre plus large, avant de couper la route des cyclistes.
«Il faut travailler sur les aménagements»
Une avancée pas suffisante pour les associations de cyclistes, notamment Mieux se déplacer à bicyclette (MDB), pour qui des aménagements restent encore à faire. «Le problème n’est pas résolu», explique Frédéric Kroff, qui estime «qu’il faut travailler sur les aménagements cyclables» et «améliorer les équipements des camions».
Et d'ajouter : «il est important que ce type d’accident ne se reproduise pas [...] il est nécessaire de protéger les cyclistes et de faire ralentir les véhicules qui tournent à droite et mettent en danger cyclistes et piétons malgré la priorité».
S'adressant à son tour au maire de Boulogne-Billancourt, le porte-parole MDB réclame «qu'une signalétique soit apposée pour sensibiliser les véhicules motorisés au fait qu’ils ne sont pas prioritaires quand ils tournent à droite à tous les carrefours dangereux».
Il demande également «que la ville engage des actions contre la circulation des camions sans système anti-angle-mort dans les rues de Boulogne-Billancourt, pour éviter d’autres accidents, et la régulation des horaires de circulation des camions en dehors des heures de pointe».
Des avancées d'autant plus importantes aux yeux de tous qu'aucune responsabilité n'a été établie dans cet accident : un non-lieu ayant été prononcé, concluant que le chauffeur du camion n'avait pas pu voir Emma à cause des angles morts de son véhicule et ne pouvait donc pas être tenu responsable.