Lors des questions au gouvernement, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi ce mardi à la polémique concernant le manque de moyens aériens à disposition des secours pour lutter contre les incendies qui touchent la Gironde.
Face à la polémique naissante à propos du manque de moyens aériens pour faire face aux incendies en Gironde, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a réagi en estimant que «tout ne doit pas être de la polémique».
Interpellé à l’Assemblée nationale pour le député LFI Michel Sala, qui se faisait l’écho des nombreuses critiques formulées concernant le faible nombre de Canadair et d’avions à disposition des services de secours contre les incendies, le ministre a répondu «qu’il n’y a pas neuf avions, comme vous l’avez évoqué, il y a 21 avions et 35 hélicoptères. Nous avons la plus grande flotte européenne de lutte contre le feu».
Reste que Gérald Darmanin n’a pas précisé combien de ces appareils sont actuellement opérationnels. Le Syndicat national du personnel navigant de l’aéronautique civile a mis en avant qu’un tiers est en maintenance.
Une remise à niveau qui prend du temps
Dimanche soir, le ministre de l’Intérieur annonçait la mobilisation de «3 avions supplémentaires pour appuyer les 6 déjà engagés» contre les feux de forêts en Gironde.
Dans ce contexte, la Sécurité civile a indiqué que sa flotte aérienne se composait de 12 Canadair, 3 Beechcraft (pour la surveillance) et 6 Dash (qui peuvent larguer de l’eau ou du produit retardant). Un septième doit être opérationnel en août et un huitième sera disponible en 2023.
Yaël Lecras, président du syndicat national des sapeurs-pompiers professionnels, a estimé lundi sur CNEWS qu’«il y a eu un retard qui tente d’être comblé (…). On va réinvestir dans des avions (…). Il y a une remise à niveau qui s’opère mais elle est beaucoup trop lente».
Il a d'ailleurs réagi ce mardi aux propos de Gérald Darmanin, en dnonçant le manque d'anticipation des pouvoirs publics sur les moyens mis à disposition. «On est prêt pour le quotidien, pour les petites situations, mais lorsque l’exceptionnel survient, et c’est le cas actuellement, nos moyens ne sont pas suffisamment dimensionnés. Donc le ministre à raison, il n’y a pas de polémique pour le quotidien, par contre, pour l’exceptionnel, c’est un peu plus compliqué», a-t-il dit sur CNEWS.
Il a également pointé que son syndicat avait fait une demande au ministère de l’Intérieur en 2012 pour réclamer «un détachement permanent de moyen aérien sur le secteur sud-ouest. Nous n’avons eu une fin de non-recevoir, et les faits nous donnent malheureusement raison».
Le ministre de l’Intérieur a par ailleurs tenu à se féliciter qu’il n’y a jusqu’à présent, et fort heureusement, «aucun décès, ni chez les sapeurs-pompiers, ni chez les 45.000 personnes qui ont été déplacées».