En Seine-Saint-Denis (93), 12 députés Nupes ont fait part ce vendredi 15 juillet de leurs inquiétudes au ministre de l'Education nationale Pap Ndiaye, face à «une situation qui se dégrade» dans les écoles de la région.
«Non-remplacement des enseignants absents», «fermetures de classes», «sous-dotation en moyens humains et matériels qui marque une faillite de l’Etat»... Une douzaine de députés Nupes – parmi lesquels Eric Coquerel, Stéphane Peu, Raquel Garrido et Alexis Corbière – ont demandé à Pap Ndiaye ce vendredi de trouver «des solutions concrètes et immédiates».
Notre communiqué après la rencontre avec le Ministre de l'éducation nationale aujourd'hui.
Ce qui est "à la limite de l'arc républicain", c'est l'état de l'école publique dans notre département.https://t.co/kjLV4IQkt0— Alexis Corbière (@alexiscorbiere) July 15, 2022
«Après cinq années de casse du service public de l’éducation, nous attendions du nouveau ministre Pap Ndiaye des solutions concrètes et immédiates. Nous nous réjouissons que le ministre avoue partager notre constat d’une situation d’urgence, sortant ainsi du déni qui a longtemps prévalu au sein de son administration», écrivent-ils dans un communiqué.
Eux préconisent la création «d’un concours exceptionnel» ouvert à partir de Bac +3, et non du Master 2, et ce, «pour élargir la base de recrutement de l’Education nationale pour la rentrée ou en tout cas le plus tôt possible».
Malgré cette rencontre prometteuse, les élus Nupes ont regretté que le ministre «n’esquisse pour l’instant aucune solution tangible». «"Une rentrée convenable avec les moyens du bord" : c’est tout ce que le ministre a à proposer pour la Seine-Saint-Denis. Le langage change, mais dans les faits, c’est la continuité qui prévaut», déplorent-ils.
Seule option pour pallier le manque d'effectifs : recourir aux contractuels. Les douze députés de Seine-Saint-Denis ont également soulevé «la situation particulièrement alarmante» du manque d'accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH).
Plus d'un millier de professeurs manquants
«Dans le premier degré au concours de recrutement des professeurs des écoles pour l'académie de Créteil, il y avait 2.165 postes à pourvoir. Il y a un peu plus de 900 professeurs des écoles qui ont été admis. Ca fait 1.200 qui manquent», explique Jérôme Legavre, député de la 12e circonscription de Seine-Saint-Denis.
Et si le ministre Pap Ndiaye a «toutefois réaffirmé qu'il y aurait "un professeur devant chaque classe" à la rentrée», la Seine-Saint-Denis fait face à un problème chronique de non-remplacement des professeurs.
Des absences qui font perdre à un élève l'équivalent d'une année de scolarité, selon la fédération de parents d'élèves FCPE 93.
Dans tout le pays, plus de 4.000 postes n'ont pas été pourvus cette année aux concours enseignants, traduisant des difficultés inédites notamment liées à une crise d'attractivité du métier.