Trois maires communistes de Seine-Saint-Denis ont publié un communiqué commun pour alerter sur la prolifération du trafic de cigarettes dans leur commune de Bobigny, La Courneuve et Noisy-le-Sec. Ils dénoncent la présence de vendeurs à la sauvette de plus en plus nombreux qui viennent perturber les usagers des transports en commun et déranger la vie des commerces à proximité.
C’est un trafic qui explose. Ils alpaguent les passants dans la rue, notamment à la sortie des transports. L’objectif, écouler des cigarettes contrefaites en moyenne deux fois moins chères que celles achetées en bureau de tabac. Pour la plupart étrangers en situation irrégulière, les vendeurs à la sauvette souvent recrutés dans des foyers, se partagent ainsi plusieurs points de vente dans les communes de la Seine-Saint-Denis.
Selon des commerçants de la zone, ce trafic représente un véritable fléau pour leur affaire. «Ils volent les portables, les sacs à mains des femmes… Les clients ont peur de sortir maintenant», affirme l’un d’entre eux.
Si de nombreuses opérations de police mènent à des saisies record, le prix attractif des cigarettes séduit toujours plus de clients, et le phénomène semble impossible à démanteler.
Une perte fiscale énorme pour l’État
D’après Olivier Sarrabeyrousse maire communiste de Noisy-le-Sec, «la popularisation de la population en Seine-Saint-Denis, le prix élevé du paquet de cigarette de manière générale, et ses vendeurs qui lorsqu’ils sont en garde à vue ressortent sans sanction», seraient à l’origine de la prolifération du trafic.
Pour lutter contre ces réseaux, qui représentent une perte fiscale de trois milliards d'euros pour l’État, le gouvernement a intensifié les mesures depuis 2020. Une application, «stop trafic tabac», a été créée et mise à disposition des buralistes, pour signaler les trafics détectés sur le terrain ou en ligne.
De leur côté, les maires de Bobigny, La Courneuve et Noisy-le-Sec réclament plus de moyens policiers.