Le torchon brûle entre l’édile parisienne et le préfet de police de Paris. Dans une lettre adressée au ministre de l’Intérieur ce mercredi 13 juillet, Anne Hidalgo dénonce le dispositif de sécurité prévu par Didier Lallement pour encadrer le feu d’artifice du 14-Juillet du Champ-de-Mars.
«Le désengagement, inédit et non concerté, de la Préfecture de Police du périmètre du Champ-de-Mars met en péril l’accueil [...] des 70.000 personnes attendues», écrit Anne Hidalgo dans un courrier adressé au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, dans lequel elle dénonce le dispositif de sécurité prévu par Didier Lallement pour encadrer le traditionnel feu d’artifice du 14-Juillet.
La maire de Paris – qui n'a jamais caché les désaccords de fond qui l'oppose au préfet de police – estime que le dispositif de sécurité annoncé par l’État mardi soir était «fragilisé» par rapport au «dispositif conjoint Ville/Préfecture de police» mis en en place les années précédentes, qualifié de «robuste» et «éprouvé chaque année».
Concrètement, Anne Hidalgo reproche à Didier Lallement de supprimer l’habituelle force de police déployée en amont aux 4 portes d’entrée de la zone d’accueil des spectateurs. Une décision prise, selon elle, sans concertation avec la Ville, et qui pourrait avoir de graves conséquences.
«1.500 policiers et gendarmes mobilisés»
Résultat : la polémique a enflé mercredi soir sur les réseaux sociaux, face à laquelle le préfet de police de Paris – qu'on annonce sur le départ – a été sommé de réagir, affirmant dans un communiqué officiel que «la Préfecture de police de Paris ne se désengageait pas».
«La Préfecture de police assume pleinement ses missions d'anti-terrorisme et d'anti-délinquance avec 1.500 policiers et gendarmes mobilisés autour du feu d'artifice organisé par la ville de Paris», peut-on lire dans ce communiqué, soulignant même qu'elle n'avait «jamais déployé autant d'effectifs sur cette mission dans le cadre de la sécurisation de cet événement».
Il revient à la ville de Paris, organisatrice de l'évènement, d'assurer la gestion des accès des spectateurs souhaitant assister au feu d'artifice.
— Préfecture de Police (@prefpolice) July 13, 2022
«Si ce tweet est vrai, c’est parfait car c’était exactement notre demande et qui a été refusé hier soir [mardi 12 juillet, ndlr] contrairement à toutes les années précédentes où la collaboration entre nos équipes a été exemplaire et efficace», a de son côté rétorqué Emmanuel Grégoire, le premier adjoint à la mairie de Paris.
Une conversation par comptes Twitter interposés, qui marque un nouvel épisode des relations tendues qu'entretiennent la maire de Paris et le préfet de police, et qui vient achever "en feu d'artifice" leurs rapports professionnels, alors que Didier Lallement doit quitter ses fonctions le 20 juillet prochain.