La Première ministre Elisabeth Borne a profité de son discours de politique générale face à l’Assemblée nationale pour aborder la question de la sécurité et dénoncer les discours anti-police.
«J’ai confiance dans nos forces de l’ordre et j’ai le plus grand respect pour elles». Lors de son discours de politique générale, ce mercredi 6 juillet à l’Assemblée générale, la Première ministre Elisabeth Borne n’a pas oublié le thème de la sécurité.
Dans une réplique qui a semblé être adressée à certains adversaires politiques, notamment du côté de La France insoumise, elle a affirmé : «honte à ceux qui attaquent systématiquement nos policiers et nos gendarmes, honte à ceux qui tentent de dresser les Français contre ceux qui les protègent».
De quoi provoquer une salve d’applaudissement de la part des députés de son camp, dont un grand nombre s’est levé pour saluer le message.
L'insécurité du quotidien et la cyber délinquance visées
Après ce passage politique, la Première ministre a détaillé la façon dont son gouvernement comptait s’emparer du problème d’insécurité qui touche la France. Elle a ainsi affirmé vouloir «une gendarmerie et une police républicaine au plus près des Français».
Elle a estimé que les cinq dernières années ont permis de donner beaucoup de moyens aux forces de l’ordre, en augmentant notamment les effectifs de 10.000 éléments.
«Le quinquennat qui s’ouvre doit nous permettre d’amplifier cet effort, (…) c’est pourquoi mon gouvernement va proposer une loi d’orientation et de programmation du ministère de l’Intérieur (Lopmi). Les défis sont nombreux contre l’insécurité du quotidien, contre la cyber délinquance, contre les trafics. Nous renforcerons encore les moyens de notre sécurité», a-t-elle assuré.
Zones rurales, multirécidive...
Elisabeth Borne a également eu un mot concernant les zones rurales. «Je sais ce qu’est le sentiment d’abandon de certains territoires et la crainte de voir la sécurité s’éloigner. Il ne doit pas y avoir de zone blanche de la sécurité». Elle a ainsi annoncé la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie et de 11 unités de forces mobiles.
L’accent a aussi été mis sur le problème de la multirécidive. «La réponse, c’est le refus de l’impunité», a estimé la Première ministre, qui a annoncé le doublement du temps de présence des forces de l’ordre sur le terrain d’ici à 2030. Le recrutement et l’allègement de certaines tâches devra le permettre, selon elle.
«Des décisions rapides et respectées» pour la justice
Il a aussi été question d’une réforme de l’investigation, avec une formation plus longue, l’obligation du passage de l’examen d’officier de police judiciaire et la création des assistants d’enquête.
Sur le plan de la justice, Elisabeth Borne a estimé qu’il fallait «des décisions rapides et respectées». Le recrutement de 8.500 magistrats et personnels de justice est prévu. «Nous agirons pour que chaque peine prononcée soit exécutée et pour lutter contre la surpopulation carcérale», a-t-elle ajouté. Une quarantaine d’établissements pénitentiaires et 15.000 places seront livrés dans les prochaines années, a également indiqué la Première ministre.
La cheffe du gouvernement a conclu en estimant que son combat était celui de la lutte contre les violences sexistes et intrafamiliales. Elle s’est engagée «pour que les victimes soient écoutées, protégées, accompagnées, pour que les plaintes soient déposées et la justice dite».