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Paris : de moins en moins privilégiée par les familles, la capitale perd 3.000 élèves pour la rentrée

Photo d'illustration d'une maternelle parisienne, située dans le 11e arrondissement. Photo d'illustration d'une maternelle parisienne, située dans le 11e arrondissement.[© Lionel BONAVENTURE/ AFP]

Paris comptera «a minima» 3.000 élèves de premier degré en moins qu'en 2021 à la rentrée de septembre. Si cette baisse est deux fois moins importante que l'an passé, il n'en demeure pas moins que la tendance n'a pas été inversée depuis dix ans.

L'académie de Paris prévoit pour l'instant «17 ouvertures et 14 fermetures de classes» dans les écoles maternelles, élémentaires et primaires pour la prochaine rentrée scolaire. Soit davantage d'ouvertures que de fermetures, malgré la «baisse prévue de plus de 3.000 élèves» en septembre 2022», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

des classes ouvertes malgré tout

«C'est heureusement, pour l'instant, deux fois moins que l'année dernière» quand 6.000 élèves de moins avaient été recensés, a immédiatement fait savoir Patrick Bloche, l'adjoint à la mairie de Paris chargé de l'Education, qui explique qu'il s'agit d'«un niveau de baisse comparable aux années précédentes», avant Covid.

Alors pourquoi ouvrir de nouvelles classes s'il y a moins d'enfants ? L'académie se félicite en effet d'avoir encore «fait le choix de limiter le nombre de fermetures de classes malgré une nouvelle baisse des effectifs prévus», et ce notamment, grâce à «une dotation ministérielle qui ne prévoit pas de retraits d'emplois en dépit de la très forte baisse de la population scolaire».

Cela va ainsi permettre de ne pas dédoubler les classes de grande section dans les zones d'éducation prioritaire, mais aussi de généraliser le plafond de 24 élèves par classe en grande section, CP et CE1 ou encore «d'enrichir et approfondir l'offre pédagogique». Des mesures qui ont permis d'«amortir la baisse de la démographie scolaire», avait souligné Patrick Bloche en mars, à l'heure des choix sur la carte scolaire.

Paris, ville de passage ?

En 2021, la capitale, qui connaît une baisse continue du nombre de ses élèves du premier degré ces dix dernières années, avait enregistré une diminution colossale de 5 %, passant de 119.000 à 113.000 élèves entre la rentrée de septembre 2020 et celle de 2021. Une baisse deux à trois fois plus importante que celles des années précédentes.

Un constat que déplorent les élus de l'opposition, et face auquel ils ont décidé de se mobiliser. Dénonçant le fait que Paris soit «devenue une ville de passage», le groupe Changer Paris, présidé par la maire du 7e Rachida Dati, a même demandé qu'un débat soit organisé ce mercredi 6 juillet, pour faire en sorte de «façonner la Ville de Paris au service des familles».

Entre «une offre de logement inadaptée» et «des services publics défaillants», les élus Changer Paris constatent que «lorsque les familles s'agrandissent, elles quittent Paris». Pire, selon eux, «le manque de considération de l'équipe municipale à l'égard de l'ensemble des familles parisiennes» est l'une des raisons pour lesquelles «Paris est une ville où l'on passe et où l'on ne s'enracine pas».

Eux réclament donc «la sécurisation et le renforcement de la propreté des parcs et jardins», mais aussi «la création de places et d'établissements d'accueil de la petite enfance et le développement d'une offre de multi-accueils en plein air» ou encore «la révision à la hausse de l'investissement dans les écoles et les collèges pour revenir au niveau de 2017».

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