Alors qu'un campement de mineurs isolés est installé place de la Bastille depuis plus d'un mois, les élus écologistes réclament qu'une solution d'hébergement leur soit proposée. Un vœu en ce sens va être déposé au Conseil de Paris, qui s'ouvre ce mardi 5 juillet.
Les élus écologistes ont décidé d'agir. Puisque, selon eux, «aucune solution de logement, ni d'orientation n'est mise à disposition de ces jeunes lorsque leur minorité n'est pas reconnue», ils souhaitent donc que la Ville de Paris «mette tout en œuvre [...] pour ouvrir de nouveaux lieux dédiés à la prise en charge de ces jeunes le plus rapidement possible».
une mise à l'abri le temps du recours
«De nombreux jeunes ont été déboutés, et sont actuellement en recours. Aujourd'hui, ils se retrouvent sur ce camp [de la place de la Bastille, ndlr]. On laisse des jeunes à la rue alors que certains sont mineurs», dénonce Nour Durand-Raucher, élu écologiste dans le 11e arrondissement, qui souhaiterait qu'une «mise à l'abri» soit proposée «pendant le délai du recours».
Car d'après l'élu, si il y a sur ce camp une soixantaine de mineurs isolés, ils seraient en réalité au total «jusqu'à 300 à l'année» à transiter par Paris. Certains passent selon lui «un an à la rue», où le risque qu'ils prennent «le chemin de l'alcool ou de la drogue» est très présent.
Une situation confirmée par les associations qui leur viennent en aide sur le terrain à l'instar d'Utopia 56, qui témoigne qu'une soixantaine de jeunes à la rue «ne bénéficient d'aucun accompagnement ni d'aucun hébergement». «Les abandonner à cette situation est l’ouverture à toutes les dérives», fait savoir l'association.
Depuis 30 jours, une soixantaine de jeunes isolés (sur)vivent à la rue place de la Bastille à Paris. La seule réponse du gouvernement à nos mails, aura été de saisir le Conseil d’État pour interdire notre mobilisation. Il a perdu. #mineursàlarue pic.twitter.com/6ZwQ7SVPzB
— Utopia 56 (@Utopia_56) June 26, 2022
Vers un hébergement pour ces mineurs ?
Avec le groupe des élus écologistes, Nour Durand-Raucher – favorable «à la présomption de minorité» – milite pour que la Ville de Paris considère systématiquement ces jeunes comme mineurs, lorsqu'il y a un doute et lorsque ces derniers déposent un recours. Notamment pour qu'ils soient pris en charge par la municipalité, dont c'est la compétence.
Eux espèrent aussi l'ouverture d'un lieu d'accueil dédié, avenue Emile Zola, dans le 15e arrondissement de Paris. «Il faut enfin des lieux d'accueil pour ces mineurs, et c'est un vrai sujet que la France soit capable de protéger les mineurs» estime l'élu, qui rappelle qu'ils viennent principalement d'Afrique noire mais aussi d'Irak ou d'Afghanistan «selon les périodes».