Jean-Marc Reiser a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de vingt-deux ans de sûreté, pour l'assassinat de Sophie Le Tan. Selon les informations obtenues par CNEWS jeudi 7 juillet, il a fait appel de sa condamnation.
Jean-Marc Reiser a été reconnu coupable de l'assassinat de Sophie Le Tan, en septembre 2018, et condamné ce mardi à la réclusion criminelle à perpétuité, assortie de vingt-deux ans de sûreté. Une peine comparable à celle initialement requise. Selon les informations obtenues par CNEWS jeudi 7 juillet, il a fait appel de sa condamnation. Il y aura donc un deuxième procès.
Quelques instants avant que les jurés ne se retirent pour délibérer, l'accusé avait pu s'exprimer une dernière fois. Il a indiqué qu’il ne comprenait toujours pas ce qu’il s’était passé «dans sa tête» le moment du meurtre, en reconnaissant «l’horreur» des faits. «Mais dans cette fureur, cette violence, il n’y avait rien de prémédité», a-t-il tenté d’appuyer. Des mots qu’il a d’ailleurs repris plusieurs fois, pour tenter de convaincre : «il n’y avait aucun acte délibéré de ma part».
La préméditation au coeur du procès
Dans ce procès, la question de la préméditation était en effet au cœur des débats. Pour les parties civiles, l’accusé, déjà condamné à plusieurs reprises, notamment pour viols, avait tendu un piège à Sophie Le Tan en lui donnant rendez-vous à sa victime, chez lui, pour faire visiter son appartement, alors que l’étudiante recherchait un logement. Celle-ci n’aurait donc eu aucune chance d’en réchapper.
Assassinat de Sophie Le Tan : la famille réagit à la condamnation de Jean-Marc Reiser à la perpétuité pic.twitter.com/D94TYHIBoF
— CNEWS (@CNEWS) July 5, 2022
Un point qu'a contesté Jean-Marc Reiser. Selon ses propos lors du procès, après avoir beaucoup bu la veille, il avait simplement rencontré Sophie Le Tan en bas de l’immeuble et lui aurait proposé de monter voir l'appartement. Des faits contredits par des témoins qui ont expliqué avoir vu la jeune femme entrer seule dans le bâtiment, mais aussi par de nombreuses annonces immobilières fictives diffusées à destination d’étudiants, ainsi que des fausses identités liées à plusieurs lignes téléphoniques.
Des faits qui avaient premis de retenir la préparation de l'acte, entrainant un jugement pour assassinat.
Une partie du corps seulement retrouvé
Arrêté une semaine après la disparition de Sophie Le Tan, en septembre 2018, Jean-Marc Reiser avait mis deux ans à reconnaitre l'avoir tuée. Il a depuis livré sa version sur le moment fatidique, indiquant avoir tenté de lui prendre la main et de l’embrasser sur la joue. Elle se serait alors dégagée de son emprise, l’aurait insulté, le plongeant dans un «état de fureur». Il se serait alors déchainé sur elle à coups de poings et pieds, jusqu’à la faire tomber, sans plus aucune réaction de sa part.
L’homme de 61 ans a ensuite reconnu avoir déshabillé puis démembré sa victime avec une scie à métaux. Il lui a notamment coupé les jambes et la tête, pour faire entrer le corps dans des valises. Seule une partie du squelette de Sophie Le Tan a depuis été retrouvé, dans une forêt des Vosges, plus d’un an après sa disparition, en octobre 2019.
Dans ce procès, où l’homme a exprimé des regrets et demandé pardon aux parents de la jeune femme, le spectre d’une autre histoire criminelle planait. Il s’agit de la mort, en 1987, de Françoise Hohmann, qui avait disparu après avoir sonné à la porte de Jean-Marc Reiser dans le cadre de son travail (elle était VRP). L'accusé avait été jugé et acquitté en 2001.