En réaction à la remise en cause de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) par la Cour suprême conservatrice américaine, plusieurs centaines de personnes ont manifesté ce samedi 2 juillet dans les rues des villes françaises.
La crainte d’un «effet boule de neige». Au vue «de l’importance des Etats-Unis dans le monde», Suzy Rojtman, membre du collectif «Avortement en Europe – Les femmes décident», redoute une régression du droit à l’avortement dans des pays qui pourraient être inspirés par la première puissance mondiale.
Et pour cause, la décision de la Cour suprême des Etats-Unis de mettre fin à la garantie juridique fédérale de l'IVG dans tous les états, a suscité une vague d’indignation planétaire. En France, associations féministes, syndicats, ou encore partis politiques se sont ainsi réunis pour manifester ce samedi. Une grosse trentaine de défilés se sont déroulés à travers tout le pays, rassemblant au total près de 6.500 personnes.
Toutes les mobilisations contre l'arrêt de la Cour suprême des #USA sur l'#avortement #mybodymychoice pic.twitter.com/bNWOyyKk0o
— Collectif Avortement en Europe les femmes décident (@CollAvortement) July 2, 2022
Selon le ministère de l'Intérieur 1.500 personnes étaient présentes dans les rues parisiennes. Brandissant des cintres peints en rouge, les manifestants - dont des hommes et beaucoup de très jeunes femmes - ont défilé en chantant «de New York jusqu'à Paris, avortement libre et gratuit» ou encore «l'IVG, on s'est battu pour la gagner, on se battra pour la garder».
«IL FAUT FAIRE ATTENTION»
A Bordeaux (Gironde), le rassemblement comptait quelques centaines de personnes, 400 selon la police, un millier selon les organisatrices. Sous le slogan «nous sommes fières, femmes, radicales et en colère !», plusieurs dizaines de personnes, surtout des femmes, se sont également rassemblées à Toulouse (Haute-Garonne).
A Strasbourg (Bas-Rhin), plus de 300 personnes, selon la préfecture, ont pris la direction du consulat américain. Plusieurs manifestants d'un cortège lyonnais ont, quant à eux, déposé sur le sol peint en rouge des cintres, symboles des IVG clandestins.
«En France on n’est pas en dehors du monde. Il faut faire attention», a confié à l’AFP une manifestante.
Si aucun courant politique français ne remet en cause la loi Veil, plusieurs membres de la classe politique ont appelé à inscrire le droit à l'interruption volontaire de grossesse dans la Constitution.