En raison de la sécheresse qui frappe une large partie du Sud de la France, les gorges du Verdon (Alpes-de-Haute-Provence) sont aujourd'hui à sec. Et certaines activités touristiques sont d'ores-et-déjà interdites, comme le rafting.
Une très mauvaise nouvelle pour les vacanciers qui s'apprêtent à y déferler. En ce début d'été, les Alpes-de-Haute-Provence, région très prisée, sont l'une des victimes du changement climatique. L'eau des lacs des gorges du Verdon a reculé de manière impressionnante.
Au bord de la plage du lac de Castillon, enserré entre les montagnes alpines à 900 mètres d'altitude, il ne reste que 40 cm de fond.
L'inquiétude d'un maire
«Quand on voit ce spectacle, ça donne pas envie», a admis Serge Prato, le maire de Saint-André-les-Alpes, un village de quelque 980 habitants qui vit en partie du tourisme. L'édile s'apprête à interdire la baignade. Quant au parc aquatique, il n'ouvrira pas.
Les gorges du #Verdon en temps normal
Les gorges du #Verdon en ce moment - soit 4 à 6 mètres de moins que la normale, rendant impossible l'essentiel des activités nautiques prisées des vacanciers. #Sécheresse #UrgenceClimatique pic.twitter.com/uRqTcPtMKA— Maxime Combes (@MaximCombes) June 30, 2022
«En quelques décennies, on est passé d'une sécheresse tous les cinq ans, à trois sécheresses tous les cinq ans», explique Claude Roustan, président de la fédération de la pêche de ce département du sud-est de la France.
Avec le réchauffement climatique, l'intensité et la fréquence des épisodes de sécheresse risquent encore d'augmenter même si le monde parvient à limiter la hausse des températures à +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle, selon les experts du GIEC.
Comme une fin d'été
Dans ce coin des Alpes françaises, un hiver avec peu de pluie et de neige sur le Val d'Allos a créé une situation hydrologique «historique», explique Olivier Savoye, délégué territorial pour la compagnie électrique EDF pour le Verdon.
Et EDF, qui a maintenu un débit minimum dans le Verdon pour préserver la faune, ne fera pas de lâchers d'eau dans les gorges, compromettant pour la première fois toute une saison de rafting.
«Est-ce qu'on va réussir à la fois à faire de l'électricité, de l'agriculture, du raft et du kayak?», s'est interrogé Jacques Espitalier, vice-président du Parc naturel régional du Verdon.
Chaque acteur devra faire des concessions : EDF a «sacrifié» sa production hydroélectrique depuis six mois pour préserver les autres usages, a expliqué la préfète des Alpes-de-Haute-Provence, Violaine Démaret.