Des mouvements divers s’opposent à l’IVG en France. Souvent animés par des catholiques, qui se réunissent une fois par an pour la «Marche pour la vie» et affirment que «l’avortement est d’abord une violence faite aux femmes et aux enfants à naître».
Alors que la Cour suprême américaine est revenue sur le droit à l'avortement, certains en France souhaitent inscrire ce droit dans la constitution. Car si l'opposition à l'IVG semblent moins importante dans l'Hexagone qu'outre-Atlantique, elle existe tout de même.
La Marche pour la vie organise ainsi une manifestation annuelle et parvient à réunir des milliers de personnes chaque année (20.000 en janvier dernier à Paris, selon ses chiffres).
Elle dénonce le fait que des «équipes médicales», en pratiquant l’IVG, se seraient «détournées du serment d’Hippocrate». Et a, en outre, prévenu qu’elle «s’opposera de toutes ses forces» à la proposition de loi de la majorité pour que le droit à l’IVG soit inscrit dans la Constitution française.
La présidente du groupe LREM à l'Assemblée nationale, @auroreberge, annonce le dépôt d'une proposition de loi pour inscrire "le respect
de l'IVG dans notre Constitution".
La Marche pour la vie s'y opposera de toute ses forces.— Marche Pour La Vie (@MarchePourLaVie) June 25, 2022
Des mouvements qui visent la jeunesse
En 2015-2016, les Survivants clamaient sur les réseaux sociaux que «le meilleur IVG est celui qu’on évite». Les Survivants, qui ciblaient majoritairement les 18-25 ans, estimaient que les enfants nés après la loi Veil étaient des «survivants» qui avaient «une chance sur cinq» de ne pas naître.
Un chiffre déterminé par les 220.000 avortements annuels en France, comparés aux 800.000 naissances.
Parmi les autres mouvements critiques de l’avortement, Génération pro-Vie, qui fédère les jeunes d’une vingtaine d’années, la Fondation Lejeune, avec en étendard la défense des personnes porteuses de trisomie 21, ou Alliance Vita, engagée sur les questions de bioéthique.
Pour Alliance VITA, tout #avortement étant un drame et un échec, le renversement de l’arrêt #RoeVsWade doit inciter les Etats à développer des politiques d’alternative à l’avortement et de soutien aux femmes enceintes en difficulté. #IVG
— Alliance VITA (@allianceVITA) June 24, 2022
«Nous sommes pour que les anti et les pro-IVG s’entendent au moins pour que les femmes, très nombreuses, qui veulent l’éviter, ne soient plus forcées d’y recourir à contrecœur sous les pressions affectives et économiques», avait indiqué Alliance Vita à l’automne, au moment du débat sur la proposition de loi permettant l’allongement de la durée légale d’IVG de 12 à 14 semaines.
Outre les associations, des sites Internet proposent des lignes d’écoute téléphonique à destination des femmes enceintes, comme SOS bébé, animé par Alliance Vita. Ce site, soupçonné par les pro-IVG de décourager les femmes qui souhaiteraient avoir recours à l’avortement, risque d’être poursuivi pour délit d’entrave à l’interruption volontaire de grossesse.
L’influence du catholicisme
Les trois religions monothéistes ont des positions similaires au sujet de l’avortement. Mais la religion catholique est celle qui exprime le plus son désaccord dans la sphère publique, en France.
Début 2022, dans le texte «L’espérance ne déçoit pas», l’épiscopat français avait rappelé ses fondamentaux, promouvant notamment «le respect inconditionnel de toute vie humaine» et l’accueil de «la vie naissante avec respect et émerveillement».
Les évêques y dénonçaient également «la volonté d’alléger toujours davantage les délais d’autorisation d’IVG», «une violence à l’égard de la société toute entière, en particulier à l’égard des personnes les plus fragiles ou handicapées».
Le pape François lui-même, comme ses prédécesseurs, fidèle à la doctrine catholique, est un fervent opposant à l’avortement. Dès 2014, il avait exprimé «l’horreur» que suscitait en lui l’IVG. Il a par ailleurs soutenu à plusieurs reprises les cortèges de la Marche pour la vie en France.