Le militant d’ultradroite Loïk Le Priol a été condamné à deux ans de prison ferme ce mercredi. Il était jugé à Paris pour le passage à tabac en 2015 d’un ancien responsable du syndicat d’extrême droite GUD. Quantre ans ferme ont été requis contre lui.
Principale suspect dans le meurtre de l’ex-international de rugby argentin Federico Martin Aramburu en mars dernier, Loïk Le Priol était jugé pour une autre affaire, celle du passage à tabac d’un ancien responsable du groupuscule d’extrême droite GUD en mars 2015. Il a été condamné à deux ans de prison ferme.
En détention provisoire depuis le 1er avril, l’ancien commando marine comparaissait avec quatre autres personnes : Romain Bouvier, lui aussi en examen et incarcéré pour l'assassinat du rugbyman, Logan Djian, qui a succédé à la victime à la tête du GUD, et deux autres jeunes hommes de leur entourage.
Agés de 25 à 32 ans, ils étaient poursuivis pour violences aggravées en réunion, avec menace d’une arme et préméditation.
«De nombreux coups de pieds et de poing»
Les faits remontent à un soir d’octobre 2015. Loïk Le Priol se trouvait à une fête chez Edouard Klein, ancien président du GUD. Selon l’enquête, ce dernier, fortement alcoolisé, a alors «reçu de nombreux coups de pieds et de poing» et a même été «menacé à l’aide d’un couteau, puis a été contraint de se déshabiller entièrement», pendant que Loïk Le Priol filmait la scène.
Les «raisons» de ce passage à tabac «demeurent obscures», avait reconnu l’accusation, y compris pour Edouard Klein.
Des extraits des vidéos avaient été diffusés en mars 2016 par Mediapart. A l’époque, l’affaire avait surtout fait parler pour un détail. En effet, la caution de Logan Djian aurait été payée via une société créée par Axel Loustau, alors trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, comme un signe de la proximité entre l’ex-Front national avec ces individus ultraviolents.
En 2010, Edouard Klein avait réactivé le Groupe union défense (GUD), syndicat étudiant réputé pour ses actions violentes, et l’a dirigé jusqu’en 2012 avant que Logan Djian ne prenne sa place.
Partie civile, Edouard Klein n'était pas présent à l’audience. Il lui a été reconnu douze jours d’incapacité totale de travail pour ses blessures physiques et trente jours pour le «retentissement psychologique».
De lourds antécédents
A noter que trois des prévenus ont déjà été condamnés pour des violences. Les antécédents de Loïk Le Priol sont les plus lourds. En effet, il a déjà écopé de quatre condamnations, dont deux peines d’un an et quatre mois de prison avec sursis prononcées en 2017.
L’envers de son parcours militaire d’élite est souligné par l’accusation. Engagé dans les forces spéciales au Mali et à Djibouti, entre 2013 et 2015, il a signé un protocole d’accord à Djibouti pour échapper à des poursuites, accusé par une prostituée de l’avoir «étranglée et frappée».
Rapatrié en France en juillet 2015 pour stress post-traumatique, il sera radié par l’armée pour son comportement violent.
Loïk Le Priol et Romain Bouvier ont refait parler d’eux récemment. Ils sont soupçonnés d’avoir ouvert le feu et tué Federico Martin Aramburu après une altercation dans un bar à Paris, le 19 mars dernier. Ils ont été arrêtés quatre jours plus tard, le premier en Hongrie et le second dans la Sarthe.