Six ans et demi après la nuit d’horreur du 13 novembre 2015 au cours de laquelle 130 personnes ont trouvé la mort, Salah Abdeslam, seul membre encore vivant du commando terroriste, a été condamné à la réclusion criminelle à la perpétuité avec une période de sûreté incompressible.
La cour d’assises spéciale de Paris a condamné ce mercredi Salah Abdeslam, principal accusé au procès des attentats du 13-Novembre, à la réclusion criminelle à perpétuité incompressible. Elle a suivi les réquisitions du parquet national antiterroriste (Pnat) qui avait réclamé cette sanction rarissime, qui rend infime toute possibilité de libération, à l'encontre du seul membre encore en vie des commandos qui ont fait 130 morts à Paris et Saint-Denis.
La cour a reconnu coupable de tous les chefs d’accusation 19 des 20 accusés. Les cinq magistrats professionnels ont prononcé des peines allant de deux années d'emprisonnement à la perpétuité à l'encontre des 20 accusés jugés depuis septembre, dont six par défaut.
Mohamed Abrini, qui devait participer aux massacres parisiens avant de renoncer, et qui avait été «l’homme au chapeau» des attentats de Bruxelles en 2016, écope également de la réclusion à perpétuité avec une peine de sûreté fixée à 22 ans. Il est aussi définitivement interdit sur le territoire français.
Le Tunisien Sofien Ayari et le Suédois Osama Krayem ont été condamnés à 30 ans d’emprisonnement dont deux tiers de sûreté. Le second est définitivement interdit de territoire français. Ces «membres de haut niveau» de la cellule jihadiste sont accusés d'avoir voulu commettre un attentat à l'aéroport d'Amsterdam le 13-Novembre.
globalement en-deçà des réquisitions du parquet
Suspecté d’avoir loué les voitures du commando en prévision de l’attentat, Mohamed Bakkali a écopé d’une peine de 30 ans de prison, avec deux tiers de sûreté.
Les trois accusés qui comparaissaient libres ont été condamnés à des peines d'emprisonnement assorties du sursis et ne retourneront pas en prison.
Les condamnations sont globalement en-deçà des réquisitions du parquet national antiterroriste, qui avait demandé des peines allant de cinq ans d'emprisonnement à la perpétuité.
Une sanction rarissime
De la genèse du projet né en Syrie, au recrutement de «jihadistes aguerris» par Daesh avant les ultimes préparatifs, le parquet national antiterroriste (Pnat) avait méticuleusement reconstitué le puzzle des pires attaques terroristes commises sur le sol français.
La condamnation à la prison à vie de Salah Abdeslam est une sanction rarissime, la plus lourde prévue par le code pénal. Cette perpétuité «réelle», jusqu'ici prononcée à quatre reprises seulement, rend très infime la possibilité d'un aménagement de peine.
Elle avait été demandée «au regard de l'immense gravité des faits» qui étaient reprochés au Français de 32 ans, «acteur-clé» des attaques. «Malgré ses paroles, malgré ses larmes, Salah Abdeslam est resté fidèle jusqu'au bout à son idéologie» et n'a jamais exprimé «le moindre remords», selon l'avocate générale, Camille Hennetier.