Perçu comme un paria à droite après l'affaire Bygmalion, Jérôme Lavrilleux s'apprête pourtant à faire son retour à l'Assemblée nationale. Il travaillera au côté du député Alexandre Vincendet.
A l'origine des révélations qui ont fait éclater l'«affaire Bygmalion», Jérôme Lavrilleux avait depuis disparu du paysage politique français. Mais les élections législatives lui ont offert une nouvelle opportunité : il sera le conseiller parlementaire du nouveau député LR du Rhône, Alexandre Vincendet.
Ce dernier a expliqué au Journal du dimanche avoir «une immense amitié» et beaucoup de «respect mutuel» pour l'intéressé. «Il sera bien mon conseiller politique, a-t-il confirmé. Je connais ses qualités, c'est l'un des meilleurs sinon le meilleur». Il y a deux ans, Alexandre Vincendet avait déjà confié la communication institutionnelle de sa ville de Rillieux-la-Pape à son ami.
Le nom de Jérôme Lavrilleux a été connu du grand public en 2014. Alors directeur adjoint de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy, il avait révélé la fraude des comptes de cette campagne, installant les prémices de la retentissante affaire dite «Bygmalion».
Concrètement, il avait reconnu publiquement que des prestations fournies par l'agence de communication Bygmalion lors de la campagne présidentielle avait été indûment facturées à l'UMP (devenu LR) au lieu d'être inscrites sur les comptes de campagne du candidat Nicolas Sarkozy.
Dans ce dossier, l'ex-président de la République a été condamné à un an de prison ferme et son directeur adjoint de campagne à trois ans, dont un avec sursis. Ce dernier a fait part de son intention de faire appel.
devenu gérant d'un gîte
Depuis, Jérôme Lavrilleux fait figure de paria à droite et le choix d'Alexandre Vincendet risque de faire grincer quelques dents. Mais le député se dit «contre la double peine» et ajoute qu'il connaît son futur conseiller politique «depuis plus de quinze ans». Il l'a rencontré au sein du cabinet de Jean-François Copé, alors que Jérôme Lavrilleux en était le directeur et que lui-même était stagiaire.
Avant cela, Jérôme Lavrilleux avait été directeur de cabinet à la mairie de Saint-Quentin et conseiller général pendant neuf ans. Egalement élu au parlement européen en 2014, il avait siégé cinq ans comme membre du PPE (Parti populaire européen), bien qu'ayant démissionné dès 2014 de l'UMP.
Après l'affaire Bygmalion, Jérôme Lavrilleux s'était retiré en Dordogne, où il gère un gîte rural. Début 2022, il a publié un livre qui raconte le scandale de l'intérieur : «Pour une fois, il n'y avait pas d'argent liquide. Au coeur du système Bygmalion».