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Législatives 2022 : la Nupes dénonce une «manipulation» des résultats du premier tour

La Nupes conteste les résultats du premier tour des élections législatives publiés par le ministère de l'Intérieur. L'alliance de gauche affirme que certains de ses candidats ont été mal étiquetés.

Le compte n'y est pas, selon la Nupes. Au lendemain du premier tour des élections législatives, l'alliance de gauche dénonce une «manipulation» dans les résultats complets publiés par le ministère de l'Intérieur.

Ces derniers donnent la coalition «Ensemble! Majorité présidentielle» en tête, avec 21.359 voix d'avance sur la Nupes. Mais, selon Manuel Bompard, ancien directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon et candidat de l'alliance de gauche dans les Bouches-du-Rhône, ce n'est pas exact.

«Alors que la Nupes réalise 6.101.968 voix (soit 26,8%) le ministère de l'Intérieur ne lui attribue que 5.836.202 voix (soit 25,7%) pour faire apparaître artificiellement le parti de Macron en tête», écrit-il sur Twitter, appelant le Conseil d'Etat à réagir.

Il faut savoir que, pour décompter l'ensemble des voix et donner les résultats complets, le ministère de l'Intérieur attribue à chaque candidat une nuance politique, choisie dans une liste établie à l'avance. Or, au mois de mai, les membres de la Nupes avaient signalé que leur nuance n'avait pas été créée.

A l'époque, les candidats investis par l'alliance de gauche étaient répartis entre les nuances «Parti communiste français», «Parti socialiste, «La France insoumise» ou même «Divers gauche». Dénonçant un «tripatouillage électoral», destiné selon elle à «éclater» le nombre de voix recueillies, la Nupes avait finalement obtenu la création de sa nuance après un recours auprès du Conseil d'Etat.

Aujourd'hui la Nupes affirme que plusieurs de ses candidats se sont vu attribuer une étiquette autre, notamment en Corse et dans les Outre-mer. A La Réunion, Jean-Hugues Ratenon (LFI) et Karine Lebon (qui siège dans le groupe communiste) ont été étiquetés «Divers gauche» alors que la Nupes assure qu'ils font partie de l'alliance. A noter que tous deux ne figurent pas sur la liste des candidats publiée sur le site de la Nupes, toutefois signalée «en cours de complétion».

Face à ces accusations, les responsables de la majorité se sont montrés peu convaincus, à l'image du délégué général de LREM, Stanislas Guérini, qui a dénoncé un «enfumage». De son côté, le ministre des Comptes publics, Gabriel Attal, assurait ce matin sur France Inter que l'Outre-mer n'était pas inclus dans l'accord de la Nupes, réservé à la seule France métropolitaine.

Un argument repris plus tard par le ministère de l'Intérieur, qui assure que «ne figurait aucun candidat Outre-mer» dans «la liste pourtant très complète» de «l'ensemble des candidats à qui il conviendra d'attribuer la nuance Nupes». Il est précisé que ce document a été adressé au ministère par la direction de campagne de l'alliance de gauche le 8 juin dernier. Selon la place Beauvau, cela explique pourquoi certains candidats des territoires hors accord national de la Nupes n'ont pas été comptabilisés comme tels.

D'autres cas en France métropolitaine

Sauf que les membres de l'alliance de gauche signalent des cas semblables en métropole. Celui d'Hervé Saulignac, par exemple, arrivé en tête au premier tour de la 1ère circonscription de l'Ardèche, est notamment cité.

Mais selon le ministère de l'Intérieur, ce dernier «initialement investi par la Nupes» a par la suite «déclaré vouloir renoncer à cette investiture». Voilà pourquoi il aurait été comptabilisé en «Divers gauche». La même explication s'appliquerait par ailleurs aux candidats Dominique Potier (5e de Meurthe-et-Moselle et Joël Aviragnet (8e de Haute-Garonne).

En parallèle, la place Beauvau souligne qu'une situation similaire peut être identifiée du côté de la majorité présidentielle. En effet le ministre «Damien Abad, dont on peu légitimement penser qu'il est soutenu par «Ensemble!» est pourtant «comptabilisé en Divers droite».

Dans cette guerre des chiffres, le quotidien Le Monde a d'ailleurs décidé de réétiqueter chaque candidat à partir de ses propres observations et calculs. Le journal compte ainsi 5.931.906 voix en faveur de la Nupes (26,10 %), contre 5.867.165 pour Ensemble! (25,81 %). Ce résultat diffère de celui du ministère de l'Intérieur comme de celui avancé par Manuel Bompard, mais place l'alliance de gauche devant la majorité présidentielle, avec 26,1 % des suffrages exprimés.

Au-delà des chiffres, l'enjeu principal de ces élections législatives reste le nombre de sièges à l'Assemblée nationale obtenus à l'issue du second tour. En la matière, les différents instituts donnent pour l'heure le camp Macron dans une fourchette de 255 à 295 sièges, quand la gauche (LFI, PCF, PS et EELV) rassemblée sous la bannière Nupes est évaluée entre 150 et 210 sièges.

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