En marge des formations politiques traditionnelles, le Parti animaliste marque ces élections législatives par sa présence dans un grand nombre de circonscriptions. Une ampleur grandissante qui pourrait faire entrer la défense de la cause animale à l’Assemblée nationale le 19 juin prochain.
«Ne votez pas pour moi, votez pour les animaux», c’est ainsi que se présentent les candidats du Parti animaliste aux élections législatives. Depuis sa création en 2016, l’organisation politique a fait de la défense de la cause animale son cheval de bataille.
Un message qui semble porter ses fruits, puisque le parti présente 421 candidats à la députation les 12 et 19 juin, contre 147 en 2017. «Le but est de porter la question animale dans un maximum de territoires, et faire en sorte que la question de la cause animale ne soit pas uniquement réservée aux territoires urbains», explique à CNEWS Hélène Thouy, co-présidente du Parti animaliste.
Cette avocate de métier, qui s’était présentée à l’élection présidentielle, mais qui n’avait pas obtenu les 500 parrainages nécessaires, constate «la reconnaissance grandissante» de son combat, sans pour autant pouvoir donner d’attente précise sur les résultats des prochains scrutins.
«Il est impossible de tout résumer à un score. Il y a des citoyens qui sont sensibles au sujet de la cause animale mais qui ne voteront pas à cette élection. Il reste un réel travail de construction», confesse-t-elle.
Une cause avant un poste
Très présent dans l’hexagone, le Parti animaliste se démarque par son discours, mais aussi… par son affiche. En effet, si les autres candidats se mettent en avant aux côtés du président de leur mouvement, c’est un canard qui apparaît sur les panneaux réservés à la formation.
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C’est la première fois que l’affiche, à travers un caneton, met en lumière un animal élevé pour sa chair. #legislatives2022 pic.twitter.com/1PwXAXEw3H— Parti animaliste (@PartiAnimaliste) May 25, 2022
«Nous voulons que la cause que nous portons soit au-devant et pas éclipsée par une personne, explique Hélène Thouy, nous sommes au service de valeurs, nous n’avons pas d’intérêts personnels, nous voulons surtout changer les choses».
Protéger mais aussi éduquer
Dans son programme, le Parti animaliste aborde 14 thèmes pour «sauver les animaux» et ainsi «nous sauver nous-mêmes». En plus de la lutte contre des pratiques établies, Hélène Thouy insiste sur l’importance de l’éducation des nouvelles générations à la cause animale.
«Il faut, dès le plus jeune âge, déconstruire ce discours irrationnel qui indique que les animaux sont à notre disposition».
Ainsi, le parti propose de réintégrer et de développer, dans tous les programmes scolaires et dans toutes les filières, un enseignement au respect des animaux, ainsi qu’une initiation à l’éthologie.
Dans une volonté de faire évoluer la considération des animaux, les candidats souhaitent également introduire dans les programmes des collèges et lycées une connaissance détaillée des animaux, «ne les réduisant pas à la simple approche biologique», mais en englobant leur sensibilité et leurs capacités cognitives et sociales.
Un élargissement de la loi contre la maltraitance animale
En cas d’entrée à l’Assemblée nationale, les députés animalistes pourraient également s’atteler au développement de la loi contre la maltraitance animale, adoptée par le Parlement en novembre 2021.
S’il s’agit «d’une étape importante», elle reste néanmoins «insuffisante» pour Hélène Thouy, tant elle n’aborde pas «les animaux d’élevage et la chasse». Le Parti animaliste met un point d’honneur à arrêter l’élevage intensif. Par sensibilité, mais aussi pour des raisons sanitaires.
L’ONU a identifié 7 facteurs favorisant les pandémies. Parmi eux, 4 seraient en lien avec l’exploitation des animaux : l’augmentation de la consommation des protéines animales ; l’industrialisation et l’intensification de la production de produits d’origine animale ; l’exploitation des animaux sauvages (chasse, animaux de compagnie...) et les usines de transformation de la viande.
Un discours qui pourrait prendre encore plus d'ampleur si le Parti animaliste parvient à prendre la parole au perchoir de l'Assemblée nationale.