Invitée de la Matinale de CNEWS ce jeudi 2 juin, Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police-FO, est revenue sur les heurts qui ont émaillé la finale de la Ligue des Champions, au Stade de France.
«Les policiers n'ont pas eu d'ordre». Alors que la polémique sur les violences au Stade de France fait rage, Linda Kebbab, déléguée nationale Unité SGP Police-FO, a expliqué sur CNEWS pourquoi les forces de l'ordre ne sont pas intervenues plus rapidement contre les délinquants, pointant le manque de réaction de la hiérarchie.
«On ne peut rien faire»
«Une fois que les policiers constatent l'arrivée massive des délinquants qui viennent dépouiller, agresser, tabasser les supporters, et bien les policiers n'ont pas d'ordre et on les empêche de se mettre en mode anti-criminalité», a-t-elle ainsi souligné.
Linda Kebbab a ensuite rappelé que les policiers ne peuvent décider eux-mêmes d'intervenir lorsqu'ils sont en mission de maintien de l'ordre. Dans ce cadre, «l'initiative individuelle est interdite, c'est prévu par la loi. C'est le Commandement qui fait loi». Samedi, «les policiers nous disaient en direct "nous sommes en maintien de l'ordre, en service d'ordre, alors que nous sommes en train d'assister à des razzias pour lesquelles on ne peut rien faire», a également ajouté la déléguée syndicale.
Les incidents qui ont perturbé la finale de la Ligue des Champions au Stade de France continuent de faire polémique, cinq jours après les faits. Auditionné au Sénat sur les défaillances, le ministre de l'Intérieur a estimé que les effectifs policiers étaient «largement suffisants», tout en reconnaissant que les «choses auraient pu être mieux organisées».
Gérald Darmanin a notamment expliqué que «les autorités ont sans doute sous-estimé les troubles à l'ordre public», indiquant que les forces de l'ordre étant redéployées pour protéger les grilles du stade, ils n'en restaient plus suffisament pour agir contre les délinquants.