Le temps d'une semaine, 27 athlètes de haut niveau ont rejoint la Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris (BSPP) pour un stage d'immersion. Ce mardi 31 mai, ils ont intégré l'unité spécialisée du GRIMP, et ont descendu en rappel la façade du Centre Pompidou, en plein cœur de Paris.
Cette semaine, de lundi à vendredi, 27 athlètes olympiques – dont certains font partie des meileurs de leur catégorie – vivent en immersion avec les pompiers de la BSPP. A leur côté, ils vont vivre une semaine type, entre séances de sport et mise en situation en conditions réelles, comme ce mardi, où ils ont participé à un entraînement du Groupe de reconnaissance et d'intervention en milieux périlleux (GRIMP).
«Cohésion et dépassement de soi»
L'occasion pour ces champions du monde – parmi lesquels la skieuse Tessa Worley, le snowboardeur Maxime Montaggioni, le fondeur Richard Jouve, la biathlète Anaïs Bescond ou encore le spécialiste du ski freestyle Antoine Adelisse – de sortir de leur zone de confort et de s'adonner à d'autres disiciplines que celle dans laquelle ils excellent.
«Tous ces athlètes sont sous contrat avec l'armée. Chaque année, ils doivent donc faire un stage au sein de l'armée, qui correspond à la période de reprise de l'entraînement pour eux», explique le commandant Pierre Ascedu, directeur militaire de l'équipe de France de ski, qui assure que ce stage permet de développer chez eux «esprit de cohésion» et «dépassement de soi».
Si ces sportifs français sont conviés chaque année – sauf les deux dernières années en raison de la crise sanitaire – à différentes unités de l'armée française, c'est la toute première fois qu'ils sont accueillis au sein de Brigade de sapeurs-pompiers de Paris et dans la capitale. Un changement de décor qui ne semble pas les déranger, aussi dépaysés soient-ils.
Exercice de rappel le long du centre Pompidou
Ce mardi après-midi, les Parisiens n'ont quant à eux pas caché leur plaisir de les voir descendre en rappel le long de la façade du Centre Pompidou, dans le 4e arrondissement de Paris. A environ 35 mètres de hauteur sur les 42 mètres que mesure le célèbre musée parisien, ils se sont ainsi lâchés dans le vide, munis d'un baudrier, assurés et guidés par les pompiers du GRIMP.
Cette unité d'élite des sapeurs-pompiers, rattachée au groupement des appuis, intervient uniquement en milieux périlleux à Paris et dans les 3 autres départements (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne) couverts par la BSPP.
Au quotidien, ils réalisent donc des sauvetages techniques, dans les catacombes jusqu'aux grandes tours de La Défense, en passant par des opérations d'hélitreuillage, même si la majorité de leurs interventions consiste à évacuer des personnes en brancard, malades ou obèses, qui ne peuvent plus se déplacer seules.
Une expérience de terrain, très respectée par les 27 athlètes présents, qui ont joué le jeu à fond. Malgré le vertige de ceux qui ont, comme la biathlète Anaïs Bescond, davantage l'habitude de rester appuyer sur leurs skis que d'avoir les pieds dans le vide.
«Les pompiers suivent une préparation physique complète, là où nous, nous n'avons pas besoin d'être parfaits partout», témoigne le snowboarder Maxime Montaggioni, médaillé d'or aux Jeux Paralympiques de Pékin 2022, qui n'a pourtant pas hésité à se lancer en rappel au-dessus du vide.
Cette nuit, ils vont encore vivre une nouvelle expérience : celle de faire une garde de 24h au sein de l'une des plus de 70 casernes de la BSPP disséminées sur tout le territoire. Seul, chacun des 27 sportifs ayant été dispatché dans une caserne différente, ils vont expérimenter la vie en communauté, l'intensité des alertes et la difficulté du terrain.