Le tribunal administratif de Grenoble a décidé de suspendre l’autorisation du burkini dans les piscines municipales de la ville iséroise à partir du 1er juin.
Le préfet de l’Isère avait saisi le tribunal administratif de Grenoble d’un référé laïcité à la suite de l'adoption par la municipalité de Grenoble (Isère) d'une disposition autorisant le burkini dans les piscines municipales.
Excellente nouvelle : suite à notre recours, le tribunal administratif suspend la délibération de la mairie de #Grenoble autorisant le « burkini » dans les piscines municipales grâce aux outils de la loi séparatisme voulue par @EmmanuelMacron !
— Gérald DARMANIN (@GDarmanin) May 25, 2022
Le principe de cette requête avait été annoncé par la préfecture le 15 mai, à la veille de l'examen par le conseil municipal de Grenoble d'un nouveau règlement dans les piscines municipales.
Eric Piolle, maire de Grenoble, a annoncé sa volonté de faire appel devant le Conseil d'Etat.
Jugement du tribunal administratif de Grenoble sur le règlement des piscines : la ville de #Grenoble fait appel devant le Conseil d’État.
— Éric Piolle (@EricPiolle) May 25, 2022
Très controversé, le texte, qui ouvre la porte au burkini mais aussi à la baignade seins nus pour les femmes et aux maillots anti-UV pour tous, avait été adopté le 16 mai à une courte majorité, certains alliés du maire écologiste Eric Piolle se désolidarisant du projet, sur fond de tempête politique nationale. Il doit entrer en vigueur le 1er juin.
Le préfet avait expliqué avoir reçu des instructions du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin relatives à la saisie du tribunal en cas d'adoption du nouveau règlement.
Il estimait que son «objectif manifeste est de céder à des revendications communautaristes à visées religieuses (et qu'il) paraît contrevenir au principe de laïcité posé par la loi de 1905 ainsi qu’aux dispositions de la loi du 24 août 2021 confortant le respect des principes de la République».
L'opposition municipale, qui a aussi déposé un recours devant le même tribunal, a indiqué mardi de son côté qu'elle entendait «en cas de rejet de la requête, développer tous les autres moyens de droit qui justifient la suspension et l’annulation de cette décision» lors d'une audience prévue le 31 mai prochain.