La réalisatrice Lola Quivoron, qui présente son premier film «Rodeo» au Festival de Cannes, a créé la polémique en affirmant que les accidents lors des rodéos urbains sont souvent causés par la police.
Des propos qui choquent. Dans une interview accordée au média en ligne Konbini, la cinéaste Lola Quivoron a évoqué le sujet des rodéos urbains, un phénomène au centre de son premier film «Rodéo», projeté à Cannes dans la section «Un certain regard».
Au cours de l’entretien, la cinéaste a notamment regretté que cette pratique, qui consiste à réaliser des figures à bord d'un engin motorisé à pleine vitesse dans les rues, soit «criminalisée à mort». En l'état, il s'agit d'un délit puni d'un an de prison et de 15.000 euros d'amende.
«LES ACCIDENTs SONT SOUVENT CAUSÉS PAR LES FLICS»
Selon la réalisatrice, la pratique du rodéo urbain, qui serait une culture à part entière selon elle, est pointée du doigt «parce qu’elle est illégale et qu’il y a eu des accidents». Avant d'ajouter : «Mais surtout, les accidents sont souvent causés par les flics». Des propos violents qui n'ont pas tardé à susciter de nombreuses réactions.
Lola Quivoron met la lumière sur la culture du cross-bitume à l’occasion de son film de fiction “Rodeo” présenté cette année au Festival de Cannes : "C’est une pratique qui est criminalisée à mort” pic.twitter.com/Df04f8ZoZZ
— Konbini France (@KonbiniFr) May 22, 2022
Des réactions de la classe politique
Le maire de Cannes, David Lisnard, a notamment réagi sur son compte Twitter. L’équipe de la police municipale de la ville a ainsi expliqué ne pas avoir été convaincue «par le propos de cette dame, qui ressemble à un sketch des Inconnus».
Avec @DAROSYves et l’équipe de la police municipale #MairiedeCannes nous n’avons pas été convaincus par le propos de cette dame, qui ressemble à un sketch des Inconnus. Nous allons continuer de poursuivre et arrêter les auteurs de rodéos urbains. Notre hommage hier à son œuvre. https://t.co/RNnYeOCPKb pic.twitter.com/IQOa1V98oU
— David Lisnard (@davidlisnard) May 24, 2022
«Nous allons continuer de poursuivre et arrêter les auteurs de rodéos urbains. Notre hommage hier à son œuvre», a-t-il poursuivi, tandis que de nombreux internautes se sont eux aussi insurgés contre le phénomène.
Depuis quelques années, le phénomène est en nette recrudescence et touche de nombreuses agglomérations. Ainsi, depuis 2018, les condamnations liées aux rodéos urbains ont augmenté de 1.400%, selon le ministère de l'Intérieur. Une tendance qui s’est confirmée l’an dernier avec une hausse de 40% de ces condamnations en 2021. Mi-mai, pour mettre un terme aux «désordres peu supportables» causés par ces rodéos urbains, Gérald Darmanin a appelé les forces de l’ordre à intensifier «la saisie systématique des véhicules et l'interpellation des auteurs».