A partir de ce lundi 23 mai et jusqu'au mercredi 25 mai, les agents RATP ont décidé de faire grève. Une mobilisation assez suivie qui vient mettre un coup de projecteur sur les difficultés rencontrées par les 18.000 machinistes du groupe face à l'ouverture à la concurrence du réseau.
«FO, UNSA, CGT, CFDT, SAT et Solidaires appellent à la grève les 23, 24 et 25 mai 2022 pour défendre les conditions de travail et les salaires des machinistes-receveurs», peut-on lire dans un communiqué diffusé par le syndicat Solidaires de la RATP. Celui-ci entend mettre en lumière l'échec des négociations entre les agents RATP et la direction du groupe, à l'aune de l'ouverture à la concurrence du réseau de bus prévue en 2025.
Contre le démantèlement de notre #ServicePublic de #Transport #RATP la privatisation détruit les #ConditionsDeTravail et les conditions de #Remuneration. Les salariéEs refusent cette politique ultra-libérale et seront en #Greve du 23 au 25 mai 2022. pic.twitter.com/e6mPXjCCBV
— Solidaires RATP (@SolidairesRatp) May 10, 2022
Echec des négociations
Depuis plus d'un an, la RATP tente en effet de trouver un terrain d'entente avec les syndicats au sujet de ce qu'il adviendra des 18.000 machinistes, au moment de l'ouverture à la concurrence en 2025. Négociations restées vaines, puisqu'aucun accord n'a été trouvé.
Anticipant l'ouverture à la concurrence et dans le but de se montrer la plus compétitive possible par rapport aux «concurrents» à venir, la RATP avait donc proposé un nouveau cadre de travail aux syndicats, prévoyant une augmentation du temps de travail de 120 heures par an, avec notamment la suppression de 6 jours de RTT, contre une hausse de salaire de 2.600 euros bruts annuels. Cadre que les agents n'ont pas souhaité signer.
En conséquence, la direction a annoncé il y a quelques jours qu'elle prendrait «des mesures unilatérales» dès le 1er juillet prochain. Parmi elles, 20 heures de travail supplémentaires par an, compensées par 420 euros bruts annuels d’augmentation. C'est le maximum qu'elle puisse imposer à ce stade.
«NOUS SERONS DE PLUS EN PLUS PRÉCARISÉS»
«Aujourd'hui, la direction attaque nos conditions de travail. Si nous nous laissons faire, nous connaissons la suite : au premier janvier 2025, nos salaires et nos conditions de travail seront encore revues à la baisse avec la mise en place du CST [Cadre social territorial, ndlr]», peut-on lire dans le communiqué du syndicat Solidaires.
Car ce CST – qui fixe les conditions de travail minimum pour les agents – imposera à partir du 1er juillet 2025 les mêmes règles d’organisation, notamment en termes de temps de travail, à toutes les filiales de la RATP ou entreprises concurrentes qui auront remporté les appels d’offres lancés dans le cadre de l'ouverture à la concurrence par Ile-de-France Mobilités (IDFM).
«Puis, ce sera la privatisation, et régulièrement, à chaque appel d'offre, nos métiers seront dévalorisés, et nous serons de plus en plus précarisés. Mettons un STOP à cette catastrophe annoncée dès maintenant», ajoute le syndicat Solidaires.
C'est déjà le troisième grand mouvement de grève de l'année pour la RATP. Pour rappel, une première mobilisation pour demander la revalorisation des salaires avait fortement perturbé le trafic le 18 février dernier, puis une seconde – lancée à l'aune de l'ouverture à la concurrence du réseau de bus en 2025 – avait surtout touché les transports de surface le 25 mars dernier.