Jusqu'ici ministre déléguée chargée de l'Autonomie, Brigitte Bourguignon a été nommée, ce vendredi 20 mai, ministre de la Santé, en remplacement d'Olivier Véran. Une promotion remarquée qui se fait à un poste très exposé, la crise du Covid-19 étant toujours présente.
Elle sera la «madame Santé» du gouvernement Borne. Brigitte Bourguignon, 63 ans, succède à Olivier Véran au poste de ministre de la Santé, qui était son ministre de tutelle lorsqu'elle était en charge de l'Autonomie. Olivier Véran, lui, s'est vu relégué ce vendredi 20 mai au rang de ministre «délégué» en charge des Relations avec le Parlement et la Vie démocratique, au sein du nouveau gouvernement d'Elisabeth Borne.
Brigitte Bourguignon, ancienne socialiste ralliée à En Marche est aussi, depuis 2012, députée du Pas-de-Calais. Longtemps soutien de la «jambe» gauche du premier quinquennat, elle était, avant d'être ministre, présidente de la commission des Affaires sociales de l'Assemblée nationale.
Dans la Macronie, elle revendique une forte fibre sociale. Elle s'ancre d'ailleurs dans Territoires de progrès, mouvement de gauche du ministre Olivier Dussopt, désormais en charge du Travail.
En tant que députée, elle s'était illustrée à la tête de la commission d'enquête sur le Covid-19, dont elle ne voulait faire «ni un tribunal ni un feuilleton télévisé» - une gestion saluée même par les oppositions et tranchant avec la commission d'enquête sur l'affaire Benalla.
Née en 1959 à Boulogne-sur-Mer dans une famille ouvrière avec un père chaudronnier, Brigitte Bourguignon, «pas bardée de diplômes» selon sa formule, a au cours de sa vie d'abord travaillé au centre communal d'action sociale de la ville.
«Résiliente et battante»
«Résiliente et battante», selon un proche, elle surmonte le décès brutal de son mari en 1995, alors qu'elle est jeune mère de trois enfants. Elle crée dans le Boulonnais trois structures d'insertion sociale, dont «Les paniers de la mer» en 2002, ensuite déclinées au niveau national : des personnes en voie d'insertion récupèrent le poisson invendu des criées pour le transformer et le livrer aux banques alimentaires.
Après avoir adhéré au PS en 1989, elle était devenue en 2001 adjointe au maire de Boulogne-sur-Mer, Frédéric Cuvillier. En 2008, cette adepte de course à pied était nommée secrétaire nationale du PS au sport.
Succédant en 2012 à Jack Lang dans la sixième circonscription du Pas-de-Calais, elle était devenue membre de la commission spéciale pour la loi Macron trois ans après, et avait indiqué apprécier chez le futur président «la démarche de pragmatisme» et l'idée «de prendre le meilleur de la gauche et de la droite».