La cour d'appel de Paris a confirmé ce jeudi la relaxe d'Eric Zemmour dans le cadre de son procès pour «contestation de crime contre l’humanité». En octobre 2019, le polémiste avait avancé que le maréchal Pétain avait «sauvé» des juifs français durant la seconde guerre mondiale.
L'ancien candidat à la présidentielle avait bénéficié d'une relaxe lors de son procès en première instance en février 2021 mais le parquet avait fait appel.
Lors du procès en appel, en janvier, l'avocat général avait réclamé une peine de 100 jours-amendes à 100 euros, soit une peine de 10.000 euros d'amende qui peut se transformer en emprisonnement en cas de non-paiement.
Un procès en appel qui s'était déroulé sans la présence d’Eric Zemmour, alors en campagne, ni même de son avocat, Olivier Pardo, qui avait demandé en vain le renvoi après l'élection présidentielle pour «des raisons de sérénité».
Eric Zemmour n'était pas présent non plus devant la cour d'appel aujourd'hui pour entendre la décision.
Déjà condamné à plusieurs reprises
Les propos contestés d’Eric Zemmour remontent au 14 octobre 2019, lors d’un débat, dans l'émission «Face à l'info» sur CNEWS, avec Bernard-Henri Lévy.
«Un jour, vous avez osé dire que Pétain avait sauvé les juifs français. C’est une monstruosité, c’est du révisionnisme», s’était indigné «BHL». «C’est encore une fois le réel, je suis désolé», lui avait répondu le polémiste.
Lors du procès en première instance, Eric Zemmour s'était défendu de toute contestation de crime contre l’humanité et avait estimé que le débat sur le rôle de Vichy envers les citoyens juifs français devait être tranché par les historiens et non par la justice.
Dans son jugement le relaxant, le tribunal avait estimé que les propos contestés du candidat d’extrême droite avaient été prononcés «à brûle-pourpoint lors d'un débat sur la guerre en Syrie». Le tribunal avait néanmoins reconnu que ses mots contenaient «la négation de la participation (de Pétain) à la politique d'extermination des juifs menée par le régime nazi».
Eric Zemmour a été condamné à plusieurs reprises par des tribunaux au pénal, dont la dernière fois en janvier 2022 pour «provocation à la haine et à la violence» et «injures publiques envers un groupe de personnes en raison de leur origine» pour des propos sur les mineurs migrants isolés. Il a fait appel de ce jugement.
Il a aussi été définitivement condamné à deux reprises pour «provocation à la haine», pour des propos tenus en 2010 et 2016.