Après quatre heures d’intenses débats, le Conseil national du PS a adopté à 62% jeudi soir l'accord avec LFI, EELV et le PCF pour les élections législatives de juin, un changement d'orientation historique.
L'accord a été adopté par 167 voix pour, 101 contre, et 24 absentions.
«C'est un moment de clarification, ce vote dit à quel espace politique nous appartenons», «à gauche» et pas avec Emmanuel Macron, a conclu le premier secrétaire Olivier Faure depuis le siège d'Ivry-sur-Seine.
LE CONSEIL NATIONAL A VOTÉ L’UNION DE LA GAUCHE | L'accord avec les autres forces politiques de gauche est approuvé par le Conseil national du PS ! Retrouvez ma déclaration à l’issue du vote. https://t.co/7BUNT48Xe3
— Olivier Faure (@faureolivier) May 5, 2022
Un retour à la «radicalité» du PS
«Mitterrand, c'était ça la radicalité, et pourtant nous l'avons fait (…) A force de dire que nous sommes un parti de gouvernement, nous pouvons oublier nos propres racines, qui sont en partie dans la radicalité», a justifié Olivier Faure.
Malgré des réserves concernant l'Europe, la maire de Lille Martine Aubry, figure historique du PS, a soutenu l'accord, estimant que «les électeurs de gauche ont exprimé lors du premier tour de l'élection présidentielle une forte aspiration au rassemblement et à l'unité».
Plusieurs maires de grandes villes ont également appelé à le soutenir. Parmi eux Johanna Rolland (Nantes) qui a dirigé la campagne d'Anne Hidalgo à l'Elysée, Benoît Payan (Marseille) ou encore Mathieu Klein (Nancy).
Le PS face à la fronde
La direction socialiste fait toutefois face à la fronde de personnalités du parti. «L'accord que vous avez négocié demande de nous excuser, de faire repentance, de nier une partie de notre histoire», s'est insurgée la maire de Vaulx-en-Velin (Rhône) Hélène Geoffroy.
François Hollande a lui «récusé l'accord sur le fond et les circonscriptions», tandis que son ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve a mis sa menace à exécution en quittant le parti. Un autre ex-chef du gouvernement, Jean-Marc Ayrault, a déploré un «rafistolage» et une «forme de démission» qui risque de fracturer le PS.
Ces cadres du PS s'offusquent d'une alliance avec Jean-Luc Mélenchon mais aussi de l'inclusion dans l'accord de la «désobéissance» aux traités européens ou encore des nombreuses mesures sociales qu'ils estiment impossibles à financer.
En Occitanie, des candidats dissidents
Tout en critiquant un texte d'accord qui «ne porte pas les garanties nécessaires sur l'Otan, l'Europe de la défense ou la laïcité», Anne Hidalgo a pour sa part indiqué «ne pas souhaiter empêcher un accord électoral qui vise à combattre la régression écologique et sociale».
Absente des débats hier, la présidente de la région Occitanie Carole Delga a d'ores et déjà présenté des candidats hors accord.
Un événement d'investiture de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes), avec LFI, EELV et le PS, doit se tenir samedi à Aubervilliers près de Paris.