Une patrouille de police a dû faire feu sur une voiture dimanche soir à Paris, sur le Pont-Neuf, tuant deux individus et en blessant un autre. Les circonstances des faits sont encore floues et deux enquêtes ont été ouvertes. Le policier, auteur des tirs, a été mis en examen pour «homicide volontaire», notamment.
Un véhicule à contresens qui fonce sur les policiers
Selon les premiers éléments recueillis, cinq policiers se trouvaient en patrouille, à pied, peu avant minuit, lorsqu’ils ont aperçu le véhicule. Celui-ci était garé, mais à contresens de la circulation, a appris CNEWS. Ses feux de détresse étaient activés. Alors que les agents s’approchaient, pour une suspicion de trafic de stupéfiants, la voiture a démarré, fonçant dans leur direction. L’un est parvenu à s’écarter pour éviter d’être percuté, pointe un rapport de police relayé par l’AFP.
Une dizaine de tirs
Un des fonctionnaires, qui était équipé du fusil d’assaut HK G36 (chaque patrouille est censée être équipée d’une de ces armes), a ouvert le feu. Une dizaine de cartouches auraient été utilisées, selon nos informations. Les occupants du véhicule ont été touchés à cinq ou six reprises. Deux sont morts, le conducteur (25 ans) et son passager avant (31 ans), un troisième est blessé au bras (42 ans).
Les deux individus décédés sont connus de la police pour plusieurs infractions liées aux stupéfiants, a appris CNEWS. Le passager mort était également connu pour vol et proxénétisme aggravé.
En plein cœur de Paris
Les faits se sont déroulés sur le Pont-Neuf, qui relie les deux rives de Paris en passant par l’Ile de la Cité, en plein cœur de la capitale. La voiture était garée au niveau du Quai des Orfèvres, puis a fini sa course sur le pont, après avoir démarré et été touchée par les balles du policier.
le policier tireur mis en examen
Le policier auteur des tirs, qui a été auditionné, a été placé en garde à vue ce lundi après-midi à l'IGPN, la police des polices, avant d'y être maintenu ce mardi.
Présenté aux juges d'instruction chargés de l'affaire ce mercredi, le gardien de la paix âgé de 24 ans, a été mis en examen pour «homicide volontaire» à l'égard du conducteur du véhicule. Selon les informations de CNEWS, il a également été mis en examen pour «violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner» à l’égard du passager avant et du chef de «violences volontaires aggravées par personne dépositaire de l’autorité publique» à l’égard du passager arrière.
Le policier a été placé sous contrôle judiciaire.
L'IGPN est chargé de la première enquête ouverte «du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner».
En parallèle, une deuxième enquête a été ouverte pour «tentative d’homicide volontaire sur personnes dépositaire de l’autorité publique». Aucune piste n’est pour le moment avancée pour expliquer les actes des individus dans la voiture. Les faits se sont déroulés quelques heures après le résultat du second tour de l’élection présidentielle et peu de temps après la fin du rassemblement pour Emmanuel Macron, mais rien ne permet pour le moment de faire un lien avec cela.