Au Champ-de-Mars, où les sympathisants d’Emmanuel Macron se sont rassemblés pour découvrir les résultats du second tour de l’élection présidentielle, c’est l’explosion : leur candidat sort vainqueur du scrutin, avec 58% des voix.
Dès l’ouverture des espaces dédiés au public, tous se pressent sur les barrières qui les séparent de la tribune présidentielle, où Emmanuel Macron donnera son discours de victoire. Ça joue des coudes et ça se bouscule pour être aux premières loges lorsque le président réélu fera son entrée.
De nombreux militants portent aussi fièrement le drapeau français, le drapeau européen et les pancartes «Emmanuel Macron, avec vous», slogan de la campagne du candidat La République en Marche, et certains les exhibent devant les journalistes et les photographes.
Les militants convaincus qu'Emmanuel Macron est l'homme de la situation
Tristan a fait plusieurs heures de route depuis Blois pour soutenir Emmanuel Macron. «Je n’ai que 17 ans, je ne peux donc pas participer à l’élection, et je suis donc venu apporter mon soutien d’une autre matière que par le vote, explique le jeune homme. Il a traversé différentes crises, et je pense qu’il est le seul capable de bien gouverner la France.»
De son côté, Agnès, retraitée de 75 ans, se définit comme «une macroniste de la première heure», et affirme avoir «le même enthousiasme» pour la campagne d’Emmanuel Macron depuis 2017. «J’ai lu son livre, j’ai été emballée, j’aime son envie d’agir. Si je vote pour lui, ce n’est pas tant pour moi, mais c’est surtout pour mes enfants et mes petits-enfants.» Elle attend cependant de lui qu’il apprenne de ses erreurs : «Macron est un garçon intelligent. J’espère qu’il prendra en compte les choses qu’on lui reproche, qu’il réussira à donner l’impression d’écouter les classes populaires, d’agir pour l’environnement.»
Sur les trois écrans géants placés au milieu et de chaque côté de la tour Eiffel, les clips de campagne d’Emmanuel Macron sont diffusés, et certains des militants s’amusent à compléter les phrases du Président, tant ils connaissent ses éléments de langage par cœur.
«On a sauvé notre liberté, on a sauvé l'Europe»
A quelques minutes du résultat, Amaury et Allan, deux amis de 27 et 24 ans venus soutenir le président, sont confiants : «On a vu les estimations données par les Belges». S’ils ne se définissent pas comme des militants de La République en Marche, ils ont confiance en Emmanuel Macron pour venir à bout des crises que traverse la France, comme celle du coronavirus ou encore la guerre en Ukraine.
20h. Le portrait d’Emmanuel Macron apparaît sur les écrans qui retransmettent en direct le journal télévisé. Explosion de joie du côté du public. Les drapeaux virevoltent, les pancartes sont montées en l’air, et les militants, eux, crient tous en cœur : «Et un, et deux, et cinq ans de plus ! Et un, et deux, et cinq ans de plus !» Amaury et Allan exultent, Agnès danse avec le drapeau français d’une main, et le drapeau européen de l’autre. «On a sauvé notre liberté, on a sauvé l'Europe, je suis très émue mais très heureuse», confie la retraitée.
Tous attendent impatiemment le président réélu pour son discours, qu’il donnera sur une estrade plantée au milieu du public tel un ring de boxe. La tour Eiffel scintille, les projecteurs font leur chorégraphie, et la première musique se lance, qui n’a sans doute pas été choisie au hasard : «One more Time», («une fois de plus» en français) des Daft Punk.
Une entrée théâtrale
Comme en 2017, Emmanuel Macron fait une entrée théâtrale pour son discours de victoire. Il n’est cette fois-ci non plus seul, mais accompagné de sa compagne Brigitte Macron, et tous les deux marchent sur l’hymne européen «Ode à la joie». Tous les bras se lèvent pour brandir les drapeaux français et européen mais surtout pour filmer son arrivée. Les haut-parleurs diffusent des voix d’enfants criant «Macron, président !».
Lors de son discours, il assure que «nul ne sera laissé au bord du chemin» pendant les cinq prochaines années, et les sympathisants, les yeux rivés sur la scène, applaudissent à chacune de ses phrases. «Bravo !», «Fier d’être Français !» peut-on entendre çà et là. Emmanuel Macron termine son discours, le public entonne immédiatement la Marseillaise, et les premiers militants commencent à quitter le Champ-de-Mars.
En se dirigeant vers la sortie, Laurence, 53 ans, venue de Toulouse, confie être un peu déçue par le discours du président, désormais réélu. Après avoir voté pour lui en 2017, elle s’est finalement ravisée au premier tour cette année, mais reste convaincue qu’il fallait faire barrage à l’extrême droite. «Je n’ai pas été enthousiasmée, je m’attendais à mieux, à plus de conviction, j’ai trouvé son discours un peu convenu», reconnaît-elle. Un avant-goût des cinq ans à venir ?