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Paris : un immeuble de bureaux vide réquisitionné pour des sans-papiers

Près d'une centaine de personnes sans-papiers occupaient encore ce mardi un bâtiment de bureaux vides, à Paris. Près d'une centaine de personnes sans-papiers occupaient encore ce mardi un bâtiment de bureaux vides, à Paris. [© JULIEN DE ROSA / AFP]

Environ 80 personnes sans-papiers ont investi un immeuble de bureaux vide, situé au 17 rue Saulnier (9e), à Paris, lundi après-midi. Ce mardi 19 avril, aidés par des associations, ces migrants s'organisaient pour rester sur place.

«La police est partie. Le chef de la police a donné son accord de principe pour que les habitants restent», a fait savoir l'association Solidarité Migrants Wilson ce mardi matin, assurant que les sans-papiers étaient là pour «revendiquer leurs droits, un logement digne et des papiers».

La veille, plus d'une centaine de personnes avaient convergé vers cet immeuble de bureaux vide, à l'appel du collectif La Chapelle debout ! qui milite depuis plusieurs années pour l'accueil des migrants. «Non au racisme ! Egalité», «Migrants' life matter», pouvait-on lire sur des banderoles déployées sur la façade.

«L'ambassade des immigrés»

A l'intérieur, des migrants sans-papiers, originaires de Mauritanie, de Somalie, d'Erythrée, d'Ethiopie et arrivés en France parfois depuis plusieurs années. Ils y ont posé leurs matelas et affaires, bien décidés à rester le temps qu'il faudra pour faire entendre leur voix.

«Ceci est l'ambassade des immigrés. C'est l'ambassade de ceux à qui on répète qu'ils sont étrangers. Celle depuis laquelle nous préparons nos victoires collectives. Celle depuis laquelle nous obtiendrons l'égalité de tous», a ainsi communiqué La Chapelle debout ! dans un communiqué.

Le collectif est en effet motivé par l'ambition «qu'existe un endroit où puisse se reconstruire la solidarité entre français et étrangers, entre exilés et sans-papiers, entre les immigrés et leurs enfants», pour que «les immigrés aient un lieu indépendant pour se réunir et s'organiser librement». Et d'assurer : «ce lieu est une arme. Ce lieu est un outil. C'est une ambassade de Paix dans un monde en guerres».

Ce lieu a en effet vocation à être «l'ambassade des immigrés», a expliqué un membre du collectif La Chapelle debout !, qui affirme que «l'idée est que les gens à la rue puissent avoir un toit sur la tête et qu'ils s'organisent», afin d'obtenir des droits. Lui témoigne des années «perdues» dans «des procédures qui n'aboutissent pas».

«En tant que collectif qui lutte pour les papiers et les logements pour tous, on est très heureux que les Ukrainiens reçoivent ça. On dit même "la preuve par l'Ukraine". C'est possible en deux semaines de mettre tout un système d'hébergement, de donner des papiers à tout le monde, de donner des transports gratuits pour tout le monde», a-t-il ajouté.

Ce mardi, l'occupation s'organisait donc sur place. Un appel aux dons a même été lancé, car les sans-papiers ont «besoin de matelas, couvertures, duvets, sacs de couchage, produits ménage, balais, plaques cuisson, ustensiles cuisines, chaises, tables, tapis de prières, claquettes, tickets de métro, encre tonnerre, ordinateur», énumère l'association Solidarité Migrants Wilson.

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