Les questions internationales et diplomatiques étaient au cœur d’une conférence de presse donnée ce mercredi après-midi par Marine Le Pen. Voici ce qu’il faut en retenir.
La finaliste à l’élection présidentielle a d’abord tenu à rappeler qu’elle considère que «la France est une nation à part».
Évoquant des valeurs de chrétienté, d’humanisme et des Lumières, elle a insisté : «la France n’est pas une nation moyenne mais une grande puissance qui comptera encore».
OTAN
Elle a insisté sur l’indépendance qu’il fallait assurer au pays, sur le plan politique ou militaire. «C’est une des raisons qui me feront quitter le commandement intégré de l’OTAN», a-t-elle avancé. «Je ne mettrai jamais nos forces armées sous un commandement qui n’est pas Français».
Nuance importante, a-t-elle tenu à rappeler, il ne s’agit pas de quitter totalement l’alliance mais seulement le commandement intégré (organe qui fixe la stratégie militaire et son application), comme de 1966 à 2009.
Russie
Marine Le Pen a par ailleurs indiqué que si elle était élue, elle s’engagerait pour un rapprochement de la Russie avec l’OTAN. «C’est de l’intérêt de tous, il faut éviter de voir émerger une étroite union entre la Chine et la Russie», a-t-elle justifié.
La question russe s’est d’ailleurs invitée bruyamment lors de cette conférence de presse, avec l’intervention de deux personnes tentant de provoquer la candidate, avant que l'une d'entre elles, une femme, a été traînée au sol et évacuée par la sécurité. Marine Le Pen a indiqué qu’elle n’envisageait nulle soumission à Moscou. «Je n’ai toujours défendu que l’intérêt de la France», a-t-elle martelé.
Union européenne
Concernant l’Union européenne, la finaliste a affirmé que «le Frexit n’est nullement notre projet». «Personne n’est contre l’Europe. L’Europe, nous y sommes. Nous sommes Français et Européens», a-t-elle expliqué. Elle a néanmoins fait remarquer que le Brexit n’a pas été la catastrophe annoncée pour le Royaume-Uni.
Marine Le Pen a fait part de sa volonté de transformer l’Union européenne en UE des nations : «il faut une organisation européenne respectueuse des nations libres et souveraines. Je veux une Europe de coopération mais pas une Europe qui menace ou fait du chantage». Elle s’est prononcée pour une primauté de la Constitution des nations souveraines sur l’Union européenne.
Elle a fait savoir qu’elle souhaitait également baisser la contribution de la France au budget de l’Union européenne (24,6 milliards d’euros en 2022).
Accord de Paris
Concernant les questions environnementales internationales, que constituent notamment les différentes COP, la candidate du RN qu’elles ne constitueraient pas «l’alpha et l’omega de (sa) politique». Elle s’est prononcée contre les postures, prenant en exemple la période de la COP21, où, selon elle, la diplomatie française ne se souciait plus de la France mais uniquement de cette conférence.
Elle a cependant fait savoir qu’elle ne comptait pas sortir de l’Accord de Paris (pour limiter le réchauffement climatique). «Je veux me détourner des énergies fossiles pour me tourner vers le nucléaire civil», a-t-elle assuré. «Je suis favorable à la défense de la biodiversité, terrestre et marine».
Algérie
Au cours de sa conférence de presse, Marine Le Pen s’est attardée sur les relations que la France devrait avoir avec l’Algérie. Pointant l’importance de les garder «amicales», elle s’est toutefois montrée stricte sur le manque de volonté du pays de récupérer ses ressortissants que la France souhaite renvoyer. Selon elle, il faut «conditionner l’octroi de visas, les transferts de fonds ou l’achat de terrains (en France de la part d’Algériens)» à cette question.
«C’est surtout dans l’intérêt de l’Algérie que la situation avec la France soit saine et apaisée», a-t-elle affirmé. Elle s’en est expliqué en pointant que l’Hexagone n’avait aucune dépendance économique ou énergétique avec le pays du Maghreb.