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LR vote une motion pour faire barrage à Marine Le Pen et dénonce «le cynisme» d'Emmanuel Macron

Christian Jacob, président LR, votera pour Emmanuel Macron au second tour de la présidentielle mais précise que ça «ne vaut ni caution, ni adhésion». [Alain JOCARD / AFP]

Après le résultat historiquement bas de Valérie Pécresse au premier tour de l'élection présidentielle (4,78%), Les Républicains tentent de rester en ordre de marche. Ils se sont retrouvés ce lundi matin et ont notamment voté une motion pour faire barrage à Marine Le Pen au second tour, sans toutefois appeler à voter pour Emmanuel Macron.

Les membres du parti se sont réunis au siège pour un comité stratégique, suivi d'un bureau politique. Le président, Christian Jacob, s'est ensuite chargé de dévoiler les positions officielles des Républicains, pour le second tour de la présidentielle mais aussi en vue des élections législatives.

Il est question d'un «projet de droite indépendante», «ni fongible dans le macronisme, ni dans le lepénisme», qui a été adopté à «une très large majorité», à l'issue d'un vote rassemblant 130 personnes. 13 abstentions, dont celle d'Eric Ciotti, ont été dénombrées, ainsi qu'un vote contre : celui de Guillaume Larrivé, selon les informations du Figaro.

Malgré les résultats cuisants de la veille, la motion adresse ses «remerciements» à Valérie Pécresse, saluant sa «détermination» et son «courage». A l'inverse, le texte fustige le président sortant, Emmanuel Macron, qui «par cynisme [...] a organisé et pensé cette configuration de 2e tour à l'élection présidentielle et veut nous mener vers un parti unique, dangereux pour la démocratie». Le chef d'Etat aurait ainsi «contribué à faire monter des votes de désespérance».

Ainsi, si les LR, au travers de ce vote, affirment qu'«aucune voix ne peut se porter sur Marine Le Pen», il ne s'agit pas non plus de soutenir Emmanuel Macron. Christian Jacob a lui-même assuré ce lundi qu'il mettrait un bulletin favorable à Emmanuel Macron dans l'urne du second tour, sans que cela ne vaille «ni caution, ni adhésion». Il s'agit seulement de faire «opposition au projet politique et économique de Marine Le Pen, qui nous conduirait au chaos».

«EVITER [...] LE RECUL DE LA FRANCE»

Dans le sillage de Valérie Pécresse, des ténors du mouvement, tels que Damien Abad ou Rachida Dati, ont déjà indiqué qu'ils voteraient pour Emmanuel Macron le 24 avril. Mais d'autres membres regrettent la position du parti, jugée ambiguë.

C'est le cas de Gil Avérous, maire de Châteauroux, qui, après la réunion, a démissionné de la présidence du Comité des maires LR. «J'aurais préféré appeler clairement» à voter pour Emmanuel Macron, indiquait-il. «On n'est pas dans la position de 2017, il y a un vrai risque d'élection de Marine Le Pen».

Avec les législatives dans le viseur, cette motion votée par LR défend une «autre voix», celle de la «droite républicaine», qui doit «exister par elle-même pour éviter l'immobilisme, le laxisme et le recul de la France pendant cinq ans». Avec, pour principal objectif, de défendre les «territoires contre un état centralisateur».

Le programme de ce lundi est chargé pour Les Républicains : après ces premières mises au point les membres du parti doivent encore assister à deux autres réunions de groupe parlementaires, prévues entre 16h et 17h à l'Assemblée nationale et au Sénat. Gérard Larcher doit notamment s'exprimer.

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