À trois jours du premier tour de la présidentielle, le candidat d’Europe Écologie-Les Verts (EELV) est à la peine dans les sondages. Mais s'il est élu, Yannick Jadot a un premier objectif clair et précis dès ses premiers jours à l’Élysée : faire de la lutte contre le réchauffement climatique la pierre angulaire de son quinquennat.
Alors que les températures moyennes, directement liées aux activités humaines, ne cessent de grimper dans le monde et en France (+1,5 °C depuis 1850), Yannick Jadot compte en effet bien lutter contre ce fléau au cours des cinq années suivantes.
Le candidat d'EELV à l'élection présidentielle mise beaucoup sur le climat dans son programme et vise à réduire de 55% les émissions de gaz à effet de serre d’ici à la fin de la décennie.
Comme la plupart des experts, l’écologiste constate que le secteur des transports est celui qui émet le plus de gaz à effet de serre. Pour y faire face, Yannick Jadot envisager d’arrêter la commercialisation des véhicules thermiques, et souhaite insister sur la nécessité d’électrifier les automobiles et investir massivement dans la filière vélo grâce au «fond vélo», qui sera augmentée de 500 millions d’euros par an s’il arrive à l'Elysée.
L’écologiste a mis au point aussi un plan d’investissement de cinq milliards d’euros et un abaissement de la TVA à 5,5% sur les titres de transports. Il veut aussi relancer 15 lignes de train de nuit. Cette mesure coûtera environ quatre milliards d’euros.
Une transition verte sans nucléaire
Yannick Jadot veut investir 10 milliards d’euros par an pour la rénovation thermique des passoires énergétiques, soit des logements et bâtiment mal isolés. Aussi, l’écologiste prévoit l’arrêt de 10 réacteurs nucléaires au moins d’ici à 2035 et sortir du nucléaire à terme.
«La seule certitude que nous avons c’est que nous avons un parc nucléaire vieillissant, de plus en plus dangereux, et intermittent (…) Nous fermerons d’abord les réacteurs les plus vieux et les plus dangereux. Ce sera progressif et maîtrisé. Ça prendra 15, 20, ou 25 ans», a-t-il expliqué.
Le candidat envisage également d’installer 6.000 éoliennes supplémentaires puis améliorer le rendement des existantes.
Sur le plan social, la première mesure de Yannick Jadot serait d’augmenter immédiatement le Smic de 10%. Celui-ci serait ainsi porté à 1.500 euros net par mois d’ici à 2027. Sur le volet emploi, le candidat souhaite renforcer le CDI.
Alors que le taux de pauvreté dépasse les 14%, Yannick Jadot veut instaurer un revenu citoyen de 920 euros par mois, automatique et accessible dès l’âge de 18 ans, qui doit permettre d’éradiquer la grande précarité. Parmi ses projets, le candidat d’EELV compte également construire 700.000 logements sociaux.
Une consommation 100% Bio dans les cantines
Deuxième plus émetteur du gaz à effet de serre en France, le secteur agricole fait aussi partie des priorités de Yannick Jadot. L’écologiste compte développer des fermes municipales pour sensibiliser le public et faciliter l’insertion des jeunes pour revaloriser les métiers agricoles. De plus, le candidat souhaite se tourner vers un modèle paysan. Celui-ci vise à interdire les pesticides et engrais de synthèse et accompagner les collectivités vers le 100% bio dans les cantines.
Toujours dans l'idée de protéger le climat, le prétendant au prône présidentiel veut mettre fin à l'élevage intensif. «L’animal doit être considéré juridiquement comme un être sensible», précise Yannick Jadot dans son programme. Pour cette élection présidentielle, le candidat d’EELV envisage accentuer ses efforts autour de la question du bien-être animal.
Un ministère dédié à la condition animale
«Il faut immédiatement un moratoire sur tous ces élevages qu'on ne voit qu'à travers les vidéos de L214, parce que vous ne les voyez jamais quand vous êtes à la campagne. Les animaux sont dans des conditions abominables, ils ne voient jamais le plein air. Donc moratoire sur les élevages où les animaux ne voient pas le plein air, et interdiction des élevages en cages, notamment pour ces poules pondeuses ou ces truies qui mettent bas», a-t-il déclaré le lundi 20 septembre sur France Inter.
Porteur de la cause animale, Yannick Jadot compte créer un défenseur des droits des animaux. «Sa mission sera de faire connaître et rendre effectifs les droits des animaux et d’établir et de publier le bilan annuel des infractions au bien-être des animaux ainsi qu’une ministère délégué au bien-être animal», indique-t-il son programme.
Parmi les objectifs de ce ministère, «permettre l’émergence et le développement d’alternatives à l’exploitation animale pour favoriser la création d’emplois et de nouvelles entreprises et éduquer et sensibiliser les Français à l’éthique animale pour réduire toutes les violences».