Quatre membres présumés d'une «organisation terroriste d'extrême droite», soupçonnée de violences et d'entraînement au combat, ont été arrêtés mercredi en Allemagne lors d'une vaste opération visant la mouvance néonazie.
En tout, environ 800 enquêteurs ont perquisitionné, dans 11 régions du pays, une soixantaine de lieux dans le cadre d'une enquête visant 46 personnes, a précisé la justice dans un communiqué.
De cette enquête, le chef du groupuscule «Knockout 51», ainsi que trois autres membres, sont soupçonnés d'avoir organisé à Eisenach, dans le centre de l'Allemagne, des «entraînements au combat de rue de jeunes sympathisants d'idées nationalistes».
Des jeunes qu'ils «endoctrinaient» pour former un «groupe de combat extrémiste», selon le parquet.
DES DÉBORDEMENTS LORS DE MANIFESTATIONS
Le groupe a «tenté d'établir» à Eisenach un «quartier nazi» en organisant depuis le printemps 2021 des rondes dans l'objectif de «s'établir en tant que forces de l'ordre».
Les quatre hommes ont à cette occasion blessé plusieurs personnes, dont certaines grièvement.
Lors de manifestations contre les mesures sanitaires anti-Covid entre août 2020 et mars 2021, des membres de «Knockout 51» ont affronté les forces de l'ordre et des contre manifestants, précise encore le parquet.
Une menace terroriste grandissante
Avec plusieurs attaques meurtrières, la menace terroriste d'extrême droite a dépassé ces dernières années le risque d'attaque jihadiste en Allemagne et le gouvernement a érigé cette mouvance au premier rang des menaces pour l'ordre public. Les agressions antisémites sont elles aussi en hausse dans le pays.
Le meurtre en juin 2019 par un militant néonazi de Walter Lübcke, élu du parti conservateur qui défendait la politique d'accueil des migrants de l'ancienne chancelière Angela Merkel, a réveillé le spectre de ce «terrorisme brun».