L’Élysée a indiqué ce mardi 5 avril qu’à la demande du chef de l'État, le cabinet d'Emmanuel Macron avait appelé la veille les parents de Jérémie Cohen, le jeune homme de confession juive percuté par un tramway mi-février à la suite de violences.
Emmanuel Macron a également demandé au «Garde des Sceaux de le tenir personnellement informé» des avancées de l’enquête.
Le cabinet du président a eu au téléphone la mère puis le père de la victime, Jérémie Cohen, «pour leur transmettre un message de compassion et leur faire savoir que dans le respect de l'indépendance de la justice, tous les moyens d'enquête seront mis en œuvre pour identifier les auteurs de cette agression et faire toute la lumière sur cette affaire».
Le mercredi 16 février, peu après 20 h, ce jeune homme, souffrant d'un handicap non visible comme l'a précisé sa famille à Radio Shalom, traversait les voies ferrées quand il a été percuté par le tramway à Bobigny (Seine-Saint-Denis) après avoir été frappé par des individus. Il est décédé à l'hôpital.
La mort de Jérémy Cohen fait réagir les politiques
Le drame a suscité toute la journée du lundi 4 avril des réactions de plusieurs candidats à la présidentielle qui s'inquiètent de la possibilité d'un caractère antisémite et réclament toute la lumière sur ses circonstances.
Éric Zemmour, candidat de Reconquête a tweeté : «Pourquoi aucun média, ni aucun politicien, ni aucun membre du gouvernement ne parle de la mort de Jérémy Cohen, tabassé par des racailles ? » avant de s’interroger dans un second message «Est-il mort parce que juif ?».
De son côté, Marine Le Pen, candidate du Rassemblement national, a évoqué, elle aussi dans un tweet, ce qui «pourrait être un meurtre antisémite». «Toute la lumière doit être faite» sur ce drame, ont de leur côté demandé deux autres candidats à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon (LFI) et Yannick Jadot (EELV).
Une information judiciaire ouverte
Lundi soir, Gérald Cohen, le père du jeune homme, a expliqué à plusieurs reprises avoir «demandé à Éric Zemmour s'il pouvait nous aider dans le cadre de l'enquête». «Il a essayé de nous aider pour ne pas que l'enquête soit fermée ou étouffée», a ajouté le père endeuillé.
Une première enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances du décès. «L'hypothèse que la victime ait traversé les voies du tramway pour échapper à ses agresseurs était naturellement prise en compte», a souligné le procureur de Bobigny, Éric Mathais, dans son communiqué.
L’hypothèse d’un crime antisémite n'a cependant pas été évoquée par le parquet de Bobigny dans son communiqué lundi. Le 29 mars, une information judiciaire a été ouverte du chef de «violences volontaires en réunion ayant entraîné la mort sans intention de la donner», a poursuivi le procureur. Le parquet de Bobigny prévoit une conférence de presse ce mardi 5 avril à 16h30.