À huit jours du premier tour de l'élection présidentielle, Emmanuel Macron a tenu son premier et unique meeting à La Défense Arena ce samedi 2 avril.
Le président-candidat n’avait pas le droit à l’erreur. Pour son meeting, il a tenu à clarifier son programme devant plus de 30.000 spectateurs venus l’applaudir. Voici ce que l’on peut retenir du meeting d’Emmanuel Macron à la Défense Arena.
Une prime de pouvoir d’achat pour les travailleurs
Lors de sa prise de parole, Emmanuel Macron a abordé la thématique du pouvoir d’achat, première préoccupation des Français.
«Le vrai pouvoir d'achat, c'est celui qui vient du travail», a affirmé Emmanuel Macron. Pour son deuxième quinquennat, en cas de réélection, le président mettra en place une prime de pouvoir d’achat pour les travailleurs pouvant aller jusqu’à 6.000 euros.
«Dès cet été, je veux permettre aux travailleurs de toucher une prime de pouvoir d'achat pouvant aller jusqu'à 6.000 euros sans charges ni impôts», a-t-il annoncé.
«Les travailleurs indépendants gagneront davantage, 550 euros de plus chaque année au niveau du Smic. (...) À nouveau, ces cinq années de plus doivent être les cinq années du travail, du mérite, de la liberté, nous devons continuer d'avancer, et nous créerons le compte-épargne temps universel», a-t-il ajouté.
Une révolution de l’école
Citée par la porte-parole d’En Marche, Maud Bregeon, comme l’une des premières mesures d’Emmanuel Macron à l’Élysée s’il est réélu, le président-candidat est revenu sur ce qu’il compte changer dans le système éducatif français.
«Nous renforcerons l'enseignement du français et des mathématiques jusqu'au baccalauréat, nous généraliserons le sport à l'école avec une demi-heure de sport par jour à l'école dès septembre, nous ferons une révolution complète du lycée professionnel, une voie d'excellence», a-t-il dit.
Par ailleurs, Emmanuel Macron souhaite que les instituteurs et professeurs soient mieux payés. «Nos instituteurs et nos professeurs seront mieux rémunérés», a-t-il déclaré.
Mieux accompagner les personnes âgées
Concernant la santé, Emmanuel Macron a abordé le problème des déserts médicaux. Pour mieux accompagner les personnes âgées dans «des établissements dignes», le président-candidat compte recruter 50.000 infirmiers et aides-soignants.
«Nous recruterons 50.000 infirmiers et aides-soignants, et nous renforcerons les contrôles, car tous, tous, nous avons été indignés par les révélations faites sur certains établissements. Cela ne vaut pas pour tous, beaucoup font un travail admirable, mais cela ne doit plus exister, jamais», a-t-il martelé faisant allusion qui au scandale Orpéa.
De plus, le candidat a rendu hommage aux soignants pour leur mobilisation lors de la crise sanitaire.
«J'ai une pensée pour eux, émue, mobilisés, parce qu'ils continuent de se battre dans les hôpitaux, dans leur cabinet, pas simplement contre le Covid qui continue à sévir, contre les formes de Covid long, et contre toutes les maladies que nous ne pouvons pas oublier, applaudissez nos soignants», a-t-il exhorté.
La solidarité à la source pour lutter contre la fraude
Après le prélèvement à la source, Emmanuel Macron souhaite mettre en place la solidarité à la source. Celle-ci aura pour but de donner à chaque Français ses droits et lutter contre la fraude.
«Je ne me résoudrai jamais à ce que l'on puisse faire des économies au détriment des Français les plus précaires, les plus modestes, tandis que d'autres fraudent, c'est injuste», a déploré le président-candidat.
«On a tout entendu sur nos aides sociales, tout, mais nous avons appris ensemble, durant ces cinq années, nous avons mis en place le prélèvement à la source, il a permis d'être plus juste et de lutter contre la fraude. Maintenant, ce que je veux faire, pour les cinq années qui viennent, c'est la solidarité à la source, celle qui permettra, de manière plus simple, plus efficace, de verser ces aides à toutes celles et ceux qui en ont besoin, et de lutter contre les fraudeurs», a-t-il poursuivi.
Objectif : le plein-emploi
Alors qu’Emmanuel Macron se déclare en faveur de la baisse d’impôts à partir de 2026, le président-candidat a, toutefois, appelé les Français à travailler plus pour pouvoir rembourser la dette. «Je préfère être clair, pour financer tout cela, il n'y aura pas de hausse d'impôts, nous les baisserons, et je peux vous le dire, avec crédibilité, car nous l'avons fait pendant cinq ans», a-t-il dit. Le candidat a également cité sa proposition de passer l’âge de la retraite à 65 ans.
Emmanuel Macron a également assumé «de viser l’objectif du plein-emploi». «Nous continuerons de mener les réformes indispensables sur l'assurance-chômage (...) de donner plus de liberté à tous nos entrepreneurs (...). Nous mettrons en place pour les bénéficiaires du RSA de 15 à 20 heures par semaine des activités de formation, de réinsertion sur le modèle de ce que nous faisons depuis le 1er mars avec le contrat d'engagement jeunes pour les 18-25 ans».
Retour sur la polémique du drapeau européen
«Nous l’assumons», a argué Emmanuel Macron. Ce samedi 2 avril, le président-candidat a réagi aux critiques qui ont visé le gouvernement début janvier concernant le drapeau européen sous l’arc de Triomphe. Et le chef de l’État en a profité pour détourner la théorie du «grand remplacement» reprise par Éric Zemmour.
«Nous sommes fiers d'être Européens, fiers de brandir la bannière bleue étoilée au côté de notre drapeau national, et bon courage à ceux qui face à la Russie prônent le grand repli, à ceux qui face au retour des empires et au défi des temps, défendent ‘’le grand rabougrissement’’», a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron évoque le cabinet McKinsey
Lors de son meeting à La Défense Arena, le chef de l’État est revenu sur la polémique liée aux cabinets de conseil McKinsey. Il a fustigé les critiques de «ceux qui s’en indignent et qui les ont à chaque fois utilisés dans leurs collectivités».
«Ces derniers jours, j’ai entendu parler beaucoup d’évasion fiscale et de cabinets américains (…) Je voulais rappeler à tous ceux qui s’en indignent, qui les ont à chaque fois utilisés dans leur collectivité ou au gouvernement (…) Mais surtout, s’indigner contre l’absence d’impôt minimal, vouloir se battre contre l’évasion fiscale, on ne le fait pas, ça n’est pas vrai ! Parce que l’entreprise contre laquelle on se bat, elle va s’installer en Belgique. Elle va s’installer à nos frontières, elle délocalise, mais elle continue de sévir. Ces gens-là n’ont donc plus compris comment le monde fonctionnait. Il ne faut pas simplement s’indigner, il faut agir. L’impôt minimal européen, nous nous sommes battus et nous l’avons fait», s’est-il exprimé.
Des remerciements pour ses proches et surtout Brigitte Macron
Le chef de l’Etat a tenu à dire quelques mots pour son entourage le plus proche. «A tous, je veux qu’ils sachent la place qu’ils ont prises à mes côtés, je ne le dis pas, je le sais, suffisamment, je le dis parfois mal, mais de celles et ceux des premiers combats impossibles jusqu’à celles et ceux qui ont rejoint ces derniers semaines» a déclaré Emmanuel Macron afin de saluer tous ses soutiens.
Il a ensuite remercié sa famille : «Je veux que ma famille, mes parents, nos enfants, nos petits-enfants, mes frères et sœurs, tous ceux à qui je fais vivre depuis tant d’années des vies de contrainte qu’ils n’ont pas choisies, je veux leur dire simplement ma reconnaissance et mon affection, merci».
Très ému, le candidat En Marche a rendu hommage à son épouse : «Et puis, vous savez tous, sans qu’il soit besoin d’en dire plus, la présence de celle qui m’importe le plus, qui m’apporte le plus dans cette singulière aventure de vie, Brigitte».