Miraculeusement épargné durant l'incendie qui a partiellement détruit le monument dans la nuit du 15 au 16 avril 2019, le grand orgue de la cathédrale Notre-Dame de Paris est en train d'être nettoyé et remis à neuf. Il sera fin prêt pour la réouverture en 2024.
Démonté en 2020, le grand orgue aux 8.000 tuyaux – le plus grand instrument de France – n'échappe pas non plus au chantier de reconstruction de la cathédrale et doit se refaire une beauté. Pour cela, il doit passer entre les mains de 3 petites entreprises françaises, sélectionnées pour leur savoir-faire sur appel d'offres.
Trois entreprises au chevet de l'orgue
La première, l'atelier Quoirin de Saint-Didier (Vaucluse), s'est chargée de la décontamination des pièces de l'instrument, qui avait été recouvert de poussière de plomb. Et se chargera dès cet été de la pose de 850 électro-aimants, qui permettront d'ouvrir les soupapes et de moderniser l'instrument.
Une autre entreprise, la Manufacture Languedocienne des Grandes Orgues, aux portes de Lodève (Hérault), s'occupe quant à elle des 19 «sommiers», pièces centrales qui distribuent l'air sous pression aux tuyaux en fonction des touches actionnées et des registres choisis par l'organiste.
Et la dernière, l'atelier Cattiaux-Chevron de Liourdres (Corrèze), travaille sur la décontamination et la révision de la console et des 8.000 tuyaux. Enfin, les tuyaux de façade de l'orgue – restés sur place car jugés trop fragiles pour être transportés – seront donc restaurés sur place, au mois d'octobre.
Et si tout se passe comme prévu, le grand orgue de Notre-Dame de Paris pourra alors être remonté dans la cathédrale, accordé et harmonisé en 2023, afin d'être fin prêt un an plus tard, lorsque fidèles et visiteurs du monde entier devraient retrouver le monument.
«Nous sommes très contents de voir que cette affaire de la restauration de la cathédrale n'est pas une affaire de Parisiens, c'est une affaire de la France entière. C'est vrai pour les orgues, c'est vrai pour les chênes des charpentes, c'est vrai pour les pierres», s'est de son côté réjoui le général Jean-Louis Georgelin, chargé de remettre sur pied Notre-Dame.