La justice a accordé, ce jeudi 17 mars, une suspension de peine «pour motif médical» au militant indépendantiste corse Yvan Colonna, après sa violente agression à la prison d'Arles début mars.
Ses avocats avaient fait cette demande alors qu'Yvan Colonna est toujours hospitalisé entre la vie et la vie et la mort.
La loi prévoit qu'une peine de prison puisse être suspendue en cas de pronostic vital engagé.
La décision a été rendue par le juge d'application des peines antiterroriste, après avis favorable du parquet antiterroriste.
Un soulagement pour la famille
«C'est un soulagement pour la famille», a réagi l'un des avocats d'Yvan Colonna, Sylvain Cormier, saluant «le travail de la justice qui a utilisé pleinement le dispositif d'urgence» prévu par la loi.
La décision signifie qu'Yvan Colonna «n'est plus sous main de justice et donc ne relève plus de l'administration pénitentiaire», a précisé la source judiciaire.
Les visites de ses proches devraient être facilitées, un permis de visite n'étant désormais plus nécessaire.
Yvan Colonna avait été très grièvement blessé par un autre détenu qui s'était acharné sur lui à la prison d'Arles le 2 mars. Il se trouve toujours dans le coma depuis, dans un hôpital à Marseille.
Son agresseur Franck Elong Abé, qui purgeait plusieurs peines dont une de neuf ans d'emprisonnement pour «association de malfaiteurs terroriste», est mis en examen pour tentative d'assassinat terroriste depuis le 6 mars.
Définitivement condamné depuis 2012 à la perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac en 1998, Yvan Colonna est libérable en droit depuis 2021.
Le gouvernement avait annoncé le 8 mars qu'Yvan Colonna n'était plus considéré comme «détenu particulièrement signalé».
«Cette décision se fonde sur la particulière gravité de la situation de santé de d'Yvan Colonna», avait alors fait valoir Matignon.