Dans un contexte de crise du logement qui dure, particulièrement en Île-de-France où le marché est très tendu et les opportunités sont plus rares, le think-tank progressiste Terra Nova avance une nouvelle solution pour répondre à la demande : celle de la «densification douce». De quoi s'agit-il ?
Le principe : utiliser les maisons individuelles existantes – qui représentent plus de 36 % des habitations dans le Grand Paris – pour produire de nouveaux logements, sans changer les «formes urbaines du quartier». Pour cela, Terra Nova avance 5 types d'interventions concrètes : diviser le pavillon en parcelle, construire des annexes, surélever la maison ou encore l'agrandir voire la restructurer en intégralité.
«Résoudre une partie des besoins de logement»
Un «gisement inexploité» selon la conseillère politique en architecture et urbanisme, Lily Munson, qui assure qu'il est ainsi «possible de résoudre une partie des besoins de logement par la "densification douce" du tissu pavillonnaire». Qui plus est lorsque l'on sait que 1,4 million de petits propriétaires franciliens sont en majorité âgés de 55 ans et que plus de 50 % des maisons sont seulement occupées par une à deux personnes.
Conséquence de cette «sous-occupation» ? Les propriétaires – qui peinent à entretenir leur bien voire parfois à en payer les charges – sont tentés de vendre leur maison à des promoteurs immobiliers qui la raseront probablement pour en faire un immeuble, plutôt que de trouver des solutions pour en tirer profit.
«Cette méthode est d'autant plus intéressante» selon Lily Munson qu'une fois les travaux sur ces maisons pavillonnaires réalisés, les propriétaires pourront alors «bénéficier non seulement d’un complément de revenu via les nouveaux loyers perçus ou la vente du bien créé, mais aussi d’économies sur l’entretien de leur patrimoine, désormais mieux adapté à son usage effectif, voire éco-rénové».
Selon une étude réalisée par la start-up IUDo, ces terrains pavillonnaires pourraient être agrandis de 100 m2 en moyenne «en l'état actuel des règlementations». Soit un réservoir potentiel de 140 millions de m2 constructibles, souligne le think-tank, qui assure que cette approche «permet de sortir de l'opposition entre la préservation des terres agricoles et les objectifs de production de logement».
Et de conclure : «il suffirait alors d’ajouter un logement de 70 m2 en moyenne sur seulement 5 % des terrains individuels pour atteindre les objectifs métropolitains de la loi sur le Grand Paris, qui préconise de créer 70.000 logements par an».