Espèce minérale composée de fer, la pyrite est une pierre qui peut s'oxyder et donc devenir dangereuse en présence d'eau et d'oxygène. Un potentiel polluant retrouvé en masse dans les Yvelines, en marge d'un chantier du Grand Paris Express.
C'est à Saint-Martin-la-Garenne, près de Mantes-la-Jolie, dans les Yvelines (78), que des traces de pyrite ont été découvertes. Là, dans ce petit village d'un millier d'habitants, une carrière sert depuis 2019 de zone de stockage pour les déchets rejetés par les travaux du projet Eole. Et plus particulièrement du tunnelier qui creuse sous terre le prolongement du RER E à l'ouest de Paris, jusqu'à Nanterre puis Mantes-la-Jolie.
C'est après avoir constaté au début de l'année 2021 l'apparition d'une coloration rouge, caractéristique de la présence d'oxydation, sur les déchets, que LafargeHoldcim – l'exploitant de la carrière – a donné l'alerte. Une pollution que déplore la Direction régionale et interdépartementale de l'environnement, de l'aménagement et des transports (Drieat), qui confirme qu'il faudra évacuer 240.000 tonnes de déblais.
Un surcoût à prévoir
Sauf que l'évacuation de ces déchets – entamée depuis le mois d'octobre 2021 vers un site de Seine-Maritime (76) – a un coût. Chez SNCF Réseau, en charge des travaux du RER E, on s’attend déjà à un surcoût chiffré en «dizaines de millions d’euros», souligne Le Parisien. Un coup dur pour ce projet dont le budget est d'ores et déjà excédentaire de 1,7 milliard d’euros, soit 30 % de l’enveloppe initiale.
Et encore plus qu'un coup dur, ce sont des vraies contraintes à venir pour les chantiers du Grand Paris Express en général. Car le chantier Eole, prolongement du RER E, pourrait ne pas être le seul concerné. La Société du Grand Paris (SGP) a également fait part de ses inquiétudes concernant la ligne 15 sud, entre Pont-de-Sèvres et Noisy-Champs, alors que 70.000 tonnes de déblais devront aussi y être traités.