Ils étaient nombreux à attendre la candidature du président sortant, ses concurrents à l’élection présidentielle en première ligne. Alors qu’Emmanuel Macron vient de publier sa déclaration de candidature, ses adversaires n’ont pas tardé à réagir à cette annonce.
«Ce quinquennat fut celui des illusions perdues», a asséné Valérie Pécresse dans une prise de parole quelques minutes après l’annonce de la candidature d’Emmanuel Macron. «Après avoir déclenché et subi la crise des gilets jaunes, après avoir été battu à toutes les élections intermédiaires, devant la montée des extrêmes et de l’abstentionnisme, le pouvoir ne doit pas se croire au-dessus du peuple. Emmanuel Macron doit rendre des comptes», a déclaré la candidate Les Républicains à l’élection présidentielle.
Cette annonce de candidature n’était pas qu’une simple formalité : il annonce aussi le début de la campagne, et par conséquent, des débats avec ses concurrents, qui l’attendent tous au tournant.
C’est notamment le cas de l’ancien polémiste d’extrême droite Éric Zemmour, qui a diffusé sur ses réseaux sociaux une vidéo où il interpelle directement le président sortant en formulant des critiques acerbes sur son bilan. «Vous n’avez pas été à la hauteur de votre rôle pour protéger les Français», a-t-il déclaré.
Emmanuel Macron, vous avez accéléré le déclassement des Français. Vous laissez le pays dans un état jamais connu de son histoire. Vous avez appauvri les Français, bradé notre industrie et méprisé nos travailleurs.#ZemmourContreMacron #StopMacron pic.twitter.com/Rblygov1Ww
— Eric Zemmour (@ZemmourEric) March 3, 2022
De son côté, Anne Hidalgo a qualifié la candidature du chef de l'Etat de «sans surprise». «Le débat démocratique que je demande, projet contre projet, va enfin pouvoir se tenir», a-t-elle reconnu.
Fabien Roussel, candidat communiste, s’est fendu d’un simple tweet : «Au bout de 5 ans, Macron envoie une lettre aux Français. Mais les factures qui flambent, c'est tous les mois. Les salaires et les retraites qui stagnent, pareil. Tourner la page, permettre aux Français de renouer avec les jours heureux, c'est mon ambition.»
L’annonce du Président sortant est sans surprise. Cela fait des mois que le président Macron est au service du candidat Macron. Le débat démocratique que je demande, projet contre projet, va enfin pouvoir se tenir.
— Anne Hidalgo (@Anne_Hidalgo) March 3, 2022
Au bout de 5 ans, Macron envoie une lettre aux Français.
Mais les factures qui flambent, c'est tous les mois. Les salaires et les retraites qui stagnent, pareil.
Tourner la page, permettre aux Français de renouer avec les jours heureux, c'est mon ambition.— Fabien Roussel (@Fabien_Roussel) March 3, 2022
Invitée de l’émission politique de France 2, Marine Le Pen a brièvement réagi en déclarant que la manière dont Emmanuel Macron a annoncé sa candidature, par le biais d'une lettre, démontrait qu’il allait très certainement «rester en retrait» de la campagne. La candidate du Rassemblement national a ensuite répété la petite phrase qui fait désormais presque office de slogan de campagne : «Je vais tout faire pour que les cinq prochaines années soient sans lui et avec moi».
Je vais tout faire pour que les cinq prochaines années soient sans lui et avec moi.#Élysée2022 #SansLui
https://t.co/OZ6d0NRigS pic.twitter.com/DUo8TbUODE— Marine Le Pen (@MLP_officiel) March 3, 2022
«Ne vous laissez pas berner par la lettre grandiloquente et creuse d’Emmanuel Macron !», a condamné de son côté Nicolas Dupont-Aignan, qui a accusé le chef de l’État de prendre les Français pour «des imbéciles» dans une vidéo diffusée sur ses réseaux sociaux. «Si quelqu’un te trompe une fois, honte à lui. Si quelqu’un te trompe deux fois, honte à toi. Alors Français, ne soyez pas trompés deux fois», a-t-il appelé.
Français, ne vous laissez pas duper par la lettre grandiloquente et creuse d’Emmanuel Macron ! Méditez ce proverbe : "Si quelqu’un te trompe une fois, honte à lui. Si quelqu’un te trompe deux fois : honte à toi." pic.twitter.com/BssBqHJIyu
— N. Dupont-Aignan (@dupontaignan) March 3, 2022
Pris de court par la guerre en Ukraine, le président de la République a fait le choix d’annoncer sa candidature sobrement, à 38 jours du premier tour, à travers une «Lettre au Français» publiée dans différents titres de presse régionale ce jeudi soir.