Les questions de l’éducation, du niveau des élèves, de l’égalité des chances, mais également des sujets plus sociétaux comme la question du harcèlement scolaire sont au cœur des programmes des candidats à la présidentielle.
Emmanuel Macron
Le président sortant, dont le gouvernement a porté la réforme du baccalauréat, propose de refaire un petit pas en arrière et réinstaurer l’enseignement obligatoire des mathématiques dans le tronc commun des lycéens, qui avait été supprimé en 2018. Une proposition qui fait suite à un constat émis par neuf experts de l’éducation dans un rapport remis en début d’année au ministère de l’Éducation nationale et du retour des professeurs qui ont constaté, depuis la réforme, une baisse significative du nombre d’élèves qui choisissent de suivre cette matière, en particulier les filles. En complément, Emmanuel Macron souhaite également renforcer le nombre d’heures de mathématiques et de français à l’école primaire et en 6e.
Il propose également de travailler à l’orientation professionnelle des jeunes plus tôt, en proposant à tous les élèves de la 5e à la 3e de découvrir certains métiers, en mettant l’accent sur les professions techniques et manuelles. Dans la continuité de son quinquennat, le président sortant propose de renforcer l’apprentissage, en augmentant de 50% le temps des élèves passé en entreprise et en leur accordant une rémunération.
Lors de la conférence de presse de présentation de son programme, le 17 mars dernier, Emmanuel Macron a fixé plusieurs objectifs : «Mieux former, donner les mêmes chances à tous, faire confiance et mieux reconnaître les enseignants.» Il a par ailleurs annoncé une hausse «significative» de leurs salaires, mais «au mérite». «J'assume totalement qu'il y aura plusieurs systèmes de rémunération entre les enseignants. Il se trouve que les enseignants ne font pas tous la même chose partout sur le territoire», a-t-il expliqué.
Il souhaite aussi donner «plus de liberté» aux directeurs d’école pour qu’ils puissent mettre en place leurs propres systèmes éducatifs. Cette plus grande autonomie des établissements est actuellement en phase de test à Marseille, où Emmanuel Macron a lancé un grand plan il y a quelques mois, avec comme l’un des objectifs d’y créer «l’école du futur».
Sur le harcèlement scolaire, Emmanuel Macron propose la généralisation et le renforcement des délégués «non au harcèlement scolaire» au collège et soutien aux plateformes d’écoute 3018 et 3020 contre les violences numériques et le harcèlement à l’école.
Marine Le Pen
La candidate du Rassemblement national estime nécessaire de «reprendre en main le contenu et les modalités des enseignements». Elle propose donc, dans un premier temps, d’augmenter les heures d’enseignement à l’école primaire, et de donner «une priorité absolue» au français, aux mathématiques et à l’histoire de France.
Pour le collège et le lycée, Marine Le Pen souhaite conditionner l’accès à l’enseignement général, technologique et professionnel aux résultats obtenus à l’issue du brevet des collèges, «qui deviendra un examen d’orientation post-3e», et aux notes obtenues au cours de l’année. Elle souhaite également abroger la réforme du bac de Jean-Michel Blanquer, et redonner au baccalauréat «son statut d’examen terminal national» tout en «rehaussant» son niveau.
La question de la laïcité, et plus spécifiquement de la lutte contre les «menées islamiques» est au cœur du programme de la candidate, qui souhaite interdire dans la loi le port du voile pour les accompagnatrices de sorties scolaires. Elle est par ailleurs favorable au port de l’uniforme au primaire et au collège.
Concernant les enseignants, Marine Le Pen estime que leur salaire est «anormalement bas», et propose donc de revaloriser les rémunérations des enseignants du primaire, du collège et du lycée de 3% par an pendant les cinq années de son quinquennat.