Devenu l’un des sujets les plus importants pour les Français, l’immigration fait partie des thèmes incontournables de cette présidentielle 2022. Marine Le Pen et Emmanuel Macron ont chacun avancé leurs projets sur la question.
Marine Le Pen
Marine Le Pen a annoncé vouloir organiser un référendum pour modifier les lois et la Constitution concernant la situation des étrangers. L’objectif est de lever les «obstacles» limitant ou interdisant l’éloignement de ceux condamnés pour des crimes ou des délits graves (ou ceux comportant un risque pour l’ordre public), réintroduire le délit d’entrée irrégulière en France et empêcher la régularisation d’un clandestin (sauf cas exceptionnels).
La candidate du RN souhaite également instaurer la priorité nationale pour l’accès à l’emploi ou au logement. Elle veut encadrer le regroupement familial, le rendant interdit ou limité selon certains critères. Les prestations sociales seront réservées aux Français ou aux personnes ayant travaillé 5 ans.
Le droit d’asile ne pourra être accordé qu’en raison «de réelles persécutions ou craintes de persécutions de nature à menacer gravement leur vie ou leur liberté». Cette situation sera réexaminée régulièrement et les réfugiés auront des devoirs envers la France.
Par ailleurs, les frontières redeviendront un lieu de contrôle et la libre circulation des personnes vers la France sera liée à la sauvegarde des intérêts nationaux en matière de sécurité intérieure et extérieure, ainsi qu’à celle de l’identité française. Les accords de Schengen seront renégociés.
Le droit du sol sera supprimé, de même que l’acquisition automatique de la nationalité par le mariage. Seules pourront être françaises les personnes dont l’un des parents est Français. La naturalisation sera strictement encadrée et pourra être retirée.
Emmanuel Macron
Pour justifier son action contre l’immigration irrégulière, Emmanuel Macron s’appuie sur les actions mises en place durant son quinquennat. Le budget a ainsi augmenté de 70% (de 85 à 144 millions en cinq ans). Il est aussi question du nouvel office anti-passeur ou de la hausse des effectifs aux frontières intérieures (notamment avec l’Espagne et l’Italie). Les mesures de rétorsion contre les pays refusant de reprendre leurs ressortissants (notamment l’Algérie, la Tunisie et le Maroc) sont mises en avant.
Estimant que la question de l’immigration doit être gérée au niveau continental, Emmanuel Macron a annoncé l’augmentation des moyens de l’agence FRONTEX, pour surveiller les frontières extérieures de l’Union européenne (10.000 agents d’ici à 2021).
Le président sortant veut poursuivre la réduction des délais d’instruction des demandes d’asile (6 mois maximum), renforcer le nombre d’heures de cours de français offerts aux étrangers (entre 400 et 600 heures), continuer de délivrer des «passeports talent» aux personnes en situation irrégulière ayant les capacités d’aider les entreprises françaises et permettre aux étudiants étrangers ayant terminé de hautes études de bénéficier d’un accès facilité au marché du travail.