La grève prévue ce vendredi 18 février, à l'appel des organisations syndicales de la RATP, sera bien maintenue et ce, même si la direction du groupe a annoncé «une augmentation de 2,7 % des rémunérations pour 2022».
Le mouvement social des agents RATP – qui réclament une revalorisation salariale – sera bien maintenu vendredi prochain, alors que la direction du groupe a acté «un constat de désaccord» avec les organisations syndicales représentatives (OSR), rencontrées ce lundi 14 février.
«la RATP campe sur ses positions»
Lors de cette rencontre, la RATP a assuré avoir proposé aux syndicats «une augmentation moyenne de 2,7 % des rémunérations», ainsi qu'un «intéressement» qui «pourrait être supérieur à celui des années précédentes». Sachant que, selon elle, l’intéressement a été d’environ 1.000 euros net annuels ces dernières années. Au total, ce serait donc «plus de 100 millions d’euros qui seront redistribués aux salariés en 2022», entre l'augmentation des salaires et l'intéressement, explique le groupe. En parallèle, la RATP a rappelé que l’augmentation moyenne des rémunérations a été de 2,1 % en 2021.
«Les 2,7 % mentionnés par la direction ne concernent qu’une partie du personnel et est principalement constitué des promotions liées à l’acquisition d’expérience et de nouvelles compétences ainsi que la prise de nouvelles responsabilités par le personnel concerné», décrypte Frédéric Ruiz, le président de la CFE-CGC RATP, qui ajoute que les 0,4 % restants représentent en fait «diverses mesures très ciblées notamment sur les très bas salaires ou sur une légère revalorisation des primes de travail le dimanche et les jours fériés». Des jours, souligne-t-il, «pour lesquels la rémunération reste proche de celle des jours de la semaine».
«La direction campe sur ses positions, estimant que le budget de la RATP qui découle du contrat avec IDFM ne permet pas d’autres mesure que les 0,4% qu’elle propose», fait donc savoir le syndicaliste, déplorant en outre que «les nombreux efforts de productivité liés à la transformation à marche forcé de la RATP ainsi que les prises de risques du personnel assurant le service public pendant la pandémie ne sont pas reconnus à leur juste valeur».
Dans un communiqué diffusé la semaine dernière, les principales organisations syndicales de la RATP – dont la CGT-RATP, RATP FO ou encore Solidaires RATP – avaient donc dénoncé «une provocation» au sujet de «la proposition d'augmentation de 0,4 % à saupoudrer en diverses mesures sociales» de la direction générale de la RATP, qu'ils jugent «à la hauteur de son mépris» pour ses agents.
«Les bénéfices engendrés par la RATP depuis 2015 dépassent le milliard d'euros. Ceux de 2021 vont avoisiner les 200 millions d'euros. Donc les 7 millions d'euros mis sur la table ne peuvent convenir aux besoins et aux attentes des salariés», avaient-ils ainsi encore écrit.
De son côté, la CGT-RATP, le premier syndicat du groupe, réclame 3 % de revalorisation annuelle sur les trois prochaines années. Un chiffre pour lequel la direction de la RATP n'a pas donné son accord. En attendant de connaître le nombre de grévistes, et les conséquences sur le trafic, la RATP a tout de même invité «tous les voyageurs qui en ont la possibilité à différer leur déplacement sur le réseau».