La polémique monte, alors que la RATP mène une expérimentation depuis la rentrée de septembre : laisser les agents fermer seuls les stations la nuit. Beaucoup trop dangereux, estiment les syndicats, dont FO qui a décidé d'assigner son patron en justice.
Si pour l'instant, cette expérimentation n'est menée que sur les lignes 2 et 9 du métro, comme le révèle Le Parisien, elle pourrait très bien être étendue à l'avenir. Et c'est bien ce que veulent éviter les syndicats de la Régie autonome des transports parisiens (RATP), qui attestent qu'il faut absolument être deux pour fermer une station le soir, quand celle-ci s'est vidée de ses usagers.
La sécurité des agents «menacée»
Pour le syndicat FO RATP, «la sécurité des agents» est en effet «gravement menacée» par cette expérimentation. Il réclame son «arrêt immédiat» depuis plusieurs semaines. Pour cela, le syndicat n'a pas hésité à lancer une assignation en justice contre le groupe, il y a quelques jours. Selon les informations du Parisien, une «alarme sociale» avait été déclenchée en septembre mais n'avait pas abouti.
«Avec le confinement, le réseau de la RATP est devenu un immense squat où les migrants, les trafiquants, les pickpockets et les SDF cohabitent», a d'ailleurs témoigné Cyril Manach, délégué FO et agent de station, au Parisien, expliquant qu'il y a «beaucoup de femmes» parmi les agents de station et que leur sécurité est parfois fragile. «Quand il faut mettre les sans domicile fixe dehors, à 1 heure du matin, cela peut être dangereux», avance-t-il.
En attendant que FO obtienne des réponses à ses interrogations, la RATP a déjà donné un semblant d'explications. «La ligne 9 expérimente un dispositif visant à améliorer la sécurité, en fin de service, de nos agents et de nos clients sur l’ensemble de la ligne» et ce, «depuis 2019», a ainsi expliqué la régie. Une expérimentation qui comprend également, selon elle, «la fermeture de 15 stations dont l’environnement et la physionomie s’y prêtent».
«La sécurité de nos agents et de nos clients est une priorité pour la RATP», se défend d'ailleurs le groupe, qui assure que si besoin, «des équipes itinérantes peuvent intervenir». Tout ça, alors qu'un millier d'agents de sécurité du GPSR (Groupe de protection et de sécurité des réseaux) sont également déployés tout au long du service des agents de station. Enfin, la régie se protège derrière ses «plus de 50.000 caméras» allumée 24 heures sur 24.