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«Zones de non-France», «grand remplacement»... Valérie Pécresse muscle sa campagne pour se relancer

Valérie Pécresse a axé son meeting sur des sujets marqués à droite. [Alain JOCARD / AFP]

La stratégie est marquée et a le mérite d’être claire. Lors de son premier grand meeting, organisé ce week-end, Valérie Pécresse a utilisé un vocabulaire habituellement utilisé par les candidats d’une droite plus radicale que celle de la représentante des Républicains.

Dépassée sur sa droite par Marine Le Pen et rattrapée par Eric Zemmour lors de récents sondages, Valérie Pécresse a donc décidé de muscler sa communication. Dimanche, au Zénith de Paris, elle n’a ainsi pas hésité à utiliser la notion de «grand remplacement», en durcissant ses positions sur l’immigration.

«Dans dix ans, serons-nous encore la septième puissance du monde? (...) Serons-nous une nation unie ou une nation éclatée ? Face à ces questions vitales, pas de fatalité ni au grand déclassement, ni au grand remplacement», a-t-elle affirmé à l’estrade. Des propos qui ont surpris, car jusque-là formulés par les candidats nationalistes et en décalage avec ce qu’elle avait notamment exprimé lors de la primaire («cette expression donne le sentiment que tout est foutu, ce n’est pas ma vision de la politique», avait-elle indiqué lors d’un débat).

Valérie Pécresse s’est aussi prononcée pour des quotas d’immigration et la fin du regroupement familial automatique.

Coincée entre Emmanuel Macron et le duo Zemmour/Le Pen

Interrogée sur RTL ce lundi, la candidate LR a poursuivi, en estimant notamment qu’«il y a aujourd’hui en France des zones de non-France». Mais elle a aussi tenu à préciser qu’elle ne comptait pas «se résigner aux théories d’Eric Zemmour et de l’extrême droite». Preuve de l’ambivalence dans laquelle elle se trouve, elle a affirmé que «la nationalité française se mérite», mais en expliquant avoir déjà prononcé «dix fois» cette phrase, et donc ne pas la prononcer à des fins purement électoralistes.

Le but est donc bien de durcir le ton de sa campagne sur des sujets marqués pour l’opinion publique, sans toutefois faire croire qu’elle court derrière un électorat aux idées plus radicales que les siennes. Gagnante de la primaire face à Eric Ciotti, tenant d’une droite particulièrement dure, Valérie Pécresse doit à nouveau donner des gages à cette fraction de sa famille politique, elle qui est considérée comme partisane d’une ligne plus «douce», que certains de ces adversaires qualifient même de «Macron compatible».

Reste que pour se démarquer du président, muscler son programme sur l’immigration ou la sécurité, des thèmes sur lesquels les Français estiment qu’il n’est pas le plus efficace, est une stratégie qu’elle semble donc avoir adoptée. Cela aussi pour tenter de capter (ou faire revenir) des électeurs séduits par Eric Zemmour, nouveau venu dans le paysage politique de droite. Un pari qui n’est pas sans risque (notamment celui de faire peur aux Républicains les plus modérés) et dont les prochains relevés d’intentions de vote montreront s’il est payant.

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