Lassés de subir les désagréments d'une offre réduite, plusieurs collectifs d'usagers des transports en commun franciliens ont écrit à Valérie Pécresse, la présidente de la région et d'Ile-de-France Mobilités (IDFM), lui réclamant que «le service [...] soit remis à 100 % dès que possible».
«Ile-de-France Mobilités maintient des réductions de l’offre des métros, RER, Transilien, tramways et bus alors même que les usagers sont de nouveau très nombreux dans les transports, avec une forte promiscuité en heures de pointe», déplorent conjointement dix collectifs – dont la Fédération nationale des associations d'usagers des transports (FNAUT) Ile-de-France, l'association Plus de trains ou encore des collectifs d'usagers des RER B, C et D, – dans une lettre envoyée à Valérie Pécresse.
Selon eux, «les trois quarts des lignes de métro subissent une offre réduite», où les risques de contamination au Covid-19 seraient donc accrus. «Ces coupes dans l’offre normale sont incompréhensibles dans un contexte où les salariés retournent au bureau et où les variants du Covid sont très contagieux», expliquent-ils encore, jugeant «indispensable de revenir aussi vite que possible à l’offre normale pour éviter la surcharge de nos transports collectifs».
«Depuis des mois et des mois, il y a moins de bus et de métros en Ile-de-France. Cette décision de Valérie Pécresse est absurde et dégrade la vie de millions de gens», a également fait savoir David Belliard, l'adjoint à la mairie de Paris chargé des transports, en soutien à ces associations qui ont raison, selon lui, «d'exiger le retour de 100 % de l'offre de transports».
L'offre revenue à 98 %
Du côté d'Ile-de-France Mobilités, la réponse est claire : l'offre de transports en commun atteint désormais 98 % de ce qu'elle était avant la crise sanitaire, alors que la fréquentation n'était toujours qu'à 76 % la semaine dernière. L'autorité organisatrice des transports dans la région souligne également que les lignes les plus fréquentées, telles que les RER A et B ou encore les lignes 7 et 13, sont d'ores et déjà exploitées à 100 %.
Pourtant, le ressenti sur le terrain est tout autre. «Depuis plus d’un an, plusieurs lignes ont une offre réduite de moitié en heures creuses ou le week-end de façon incompréhensible. Comme si certains territoires de grande couronne devaient payer le prix d’une crise sanitaire qui nous dépasse», écrivent les collectifs d'usagers, qui prennent l'exemple des ligne U et N, où il faut attendre «une heure en pleine journée ou le week-end» pour avoir un train.
Et la situation est similaire sur la route, alors que «plus de 150 lignes de bus de banlieue subissent une offre allégée, avec des temps d’attente très rallongés car les bus sont pris dans des embouteillages plus conséquents qu’avant». Tout comme sur «la moitié des lignes de tramway».
«Les maigres économies permises par ces coupes d’offre n’apportent qu’une contribution minime au déficit du financement de l’exploitation de nos métros et bus», ont-ils conclu dans ce courrier envoyé à celle qui est désormais candidate à l'élection présidentielle.
Une «contribution minime» qui s'élève tout de même à «60 millions d'euros sur un an», selon le chiffre donné par Ile-de-France Mobilités ce lundi 14 février.