Pour la première fois depuis sa création en 2017, le parti animaliste présente une candidate à l’élection présidentielle. Hélène Thouy portera le programme de la cause animale lors du scrutin d’avril 2022.
Hélène Thouy est avocate mais aussi candidate à l’élection présidentielle. La femme politique a fait de la cause animale le combat de sa vie. Très jeune, elle a pris conscience de la souffrance causée par les Hommes aux animaux. «J’ai arrêté de manger des animaux à l’âge de 7 ans, quand j’ai compris que pour ça il fallait les tuer et les faire souffrir. C’est pour moi le premier acte en faveur des animaux», se souvient la candidate.
Une décision radicale prise très jeune mais que ses parents ont soutenu. «J'ai beaucoup de respect et de reconnaissance pour eux par rapport à cela, ils ont très rapidement compris que ce n'était pas un caprice, mais vraiment un choix profond et personnel et que cela ne servait à rien de me forcer.»
Plus tard, à l’adolescence mais aussi durant ses études juridiques, le combat pour la cause animale a pris de plus en plus de place. «J’ai commencé en étant étudiante à me rapprocher plus activement des associations de protection animale et j’ai proposé mon aide (…) et quand je suis devenue avocate j’ai continué à les aider, à les assister dans leurs procédures judiciaires. Je me suis dirigée vers les études de droit précisément avec la volonté de défendre des animaux», explique Hélène Thouy, qui défend notamment l'association antispéciste L214.
Hélène Thouy face à la barrière des 500 signatures
Avec le parti animaliste, l’avocate va porter un programme qui veut «faire de la cause animale un sujet central des politiques publiques», sans pour autant en exclure l’humain. Mais la candidature du parti animaliste doit d’abord faire face à un obstacle de taille, la barrière des 500 signatures obligatoires pour pouvoir se soumettre au vote des Français.
«On fait tout pour, les militants sont de plus en plus nombreux sur le terrain à contacter des élus. On est complètement déterminé pour y arriver. On sait que les semaines prochaines vont être décisives», explique Hélène Thouy, mais «on a encore plein d’élus qui n’ont pas connaissance de ma candidature, et le problème principal c’est que l’immense majorité ne veut parrainer aucun candidat et ça c’est l’obstacle le plus important.»
«Les élus qui ont ce pouvoir de parrainage ne souhaitent pas l’avoir, ils sont encombrés par lui», explique la candidate du parti animaliste qui, à l’instar d’autres candidats tels qu’Eric Zemmour, Marine Le Pen ou encore Jean-Luc Mélenchon, souhaite voir réformer ce système des 500 signatures.
Une refonte de la condition animale
Le programme du Parti animaliste prévoit une refonte de la condition animale, dont on peut extraire trois grands piliers : la fin de l’élevage intensif, la lutte contre les violences faites aux animaux et l’accroissement de la protection des animaux sauvages.
Pour ce qui est de la fin de l’élevage intensif, le Parti animaliste en a fait l’une de ses grandes priorités. Le parti souhaite donc «la sortie de l’élevage intensif à horizon de 5 ans avec dès le début du mandat, l’arrêt des autorisations de nouvelles constructions ou extension de ces élevages».
En parallèle de cela, des mesures seront mises en place afin d’aider «les éleveurs à sortir de ce modèle et à se reconvertir vers d’autres activités, notamment la filière végétale», confirme Hélène Thouy qui rappelle qu’à terme, le but est de réduire «à hauteur de 50% la production et la consommation de produits d’origine animale.»
La lutte contre les violences faites aux animaux passera quant à elle par un alourdissement des peines déjà prévues dans le Code pénal français mais également l'ajout de nouveaux délits. Le parti animaliste souhaite en outre la création d'un fichier informatique pour les maltraitances animales. Les personnes fichées verront leur accès à l’acquisition d’un animal limité et encadré.
Le parti d'Hélène Thouy souhaite également accroître la protection des animaux sauvage, notamment en interdisant toutes les formes de chasse. Pour permettre une régulation des populations animales, le parti animaliste compte sur les prédateurs naturels mais également sur une intervention humaine. «Il y a aussi des solutions alternatives, par exemple l’Espagne est en train de mettre au point des systèmes de stérilisation des sangliers et en France on ne fait pas ces recherches alors que ça pourrait être une solution tout à fait adaptée», estime la candidate.
Lors des précédentes campagnes électorales, le parti animaliste avait fait le choix de mettre en avant un animal plutôt que les candidats sur ses affiches de campagne. Pour le moment, l’affiche de l’élection présidentielle de 2022 n’a pas encore été dévoilée, mais pour la première fois la photo de la candidate pourrait apparaître aux côtés d’un animal.