Encore peu connu du grand public, le Parti animaliste se fraie depuis 2017 une place sur la scène politique française. Pour la première fois, le parti de la cause animale présentera un candidat à la présidentielle. Voici trois choses à savoir sur ce parti politique pas comme les autres.
La volonté d’inscrire la cause animale dans le débat
Le Parti animaliste a pour vocation première d’inscrire la cause animale dans le paysage politique français. «Cela faisait un moment que cette idée germait dans la tête des militants de la cause animale», explique à CNEWS Hélène Thouy, candidate à la présidentielle pour le parti. «On s’est tous confronté au fait que l’on n’arrivait pas à faire émerger ce sujet dans les autres formations politiques. Des contacts avaient été pris pour essayer de leur faire comprendre l’importance de se saisir de cette question mais ils étaient assez indifférents à ces enjeux.»
C’est face à l’indifférence des partis politiques existants déjà dans le paysage français que ces militants de la cause animale ont donc entamé courant 2014 leur projet. «On avait l’exemple d’autres partis animalistes qui existaient à l’étranger, donc on les a rencontrés pour échanger sur leurs différentes expériences en fonction de leur contexte historique politique, de leurs règles de scrutin, et ça nous a permis en partageant ces expériences de construire notre partie à la française», se remémore Hélène Thouy.
Un parti hors du clivage gauche-droite
Le Parti animaliste a mis la cause animale au centre de sa formation, une volonté qui en fait un parti au-dessus du clivage traditionnel de la gauche et de la droite. Un choix qu’Hélène Thouy explique par la volonté de rassembler, «la cause animale touche des personnes de toutes les sensibilités politiques, si on enferme la cause animale dans une sensibilité particulière, on empêche toutes ces personnes-là de se saisir de la question. On se place au-dessus des clivages politiques.»
Une volonté de s’affranchir de l’échiquier politique qui fait partie des fondements mêmes du parti, qui a pour couleur le violet. «Nous rassemblons des sensibilités aussi bien de gauche que de droite», rappelle Hélène Thouy «souvent la gauche est associée au rouge et la droite au bleu, le choix du violet, qui est un mélange des deux, c’est pour montrer que le parti est transpartisan.»
Faire avancer la cause animale sans exclure l’humain
Le Parti animaliste s’articule autour de grands principes dont le premier est «de faire de la cause animale un sujet central des politiques publiques». Hélène Thouy explique qu’il s’agit de penser «les politiques publiques non pas seulement du point de vue des humains mais en intégrant les animaux, il ne s'agit pas d'exclure les humains dans notre positionnement, mais d'étendre le champ de notre considération aux animaux».
Pour faire évoluer la place de la cause animale dans le débat politique, le Parti animaliste fait des élections son cheval de bataille. Aux élections européennes de 2019, le parti a obtenu 2,7% des suffrages, une réussite pour la jeune formation. «Après les Européennes, on a très clairement constaté un tournant. Les candidats et formations politiques que l’on avait démarchés pour qu’ils se positionnent sur la question animale et qui nous avaient opposé une fin de non-recevoir, soudainement se préoccupaient de la question animale et l’affichaient ouvertement», se rappelle la candidate du Parti animaliste, bien décidée à transformer l'essai lors de la présidentielle, en avril prochain.